jeudi 26 mai 2016

Examens, première partie

Sur mes 60 crédits à présenter ce semestre, j'en ai passé 30 hier. Un parcours marathon pour une étudiante détendue, avant, pendant et après. C'est fini, résultats mi-juin (ou fin juin). Lorsqu'on passe ses examens en France, il ne faut pas avoir la prétention de souhaiter bénéficier rapidement de ses résultats, n'oublions pas qu'il y a encore et toujours la fameuse réunion du jury qui décerne solennellement les notes, suite à quoi la secrétaire enregistre le bordereau, et écrit personnellement à chaque étudiant pour lui envoyer ses résultats. (Quand la secrétaire est une copine, il y a moyen d'être plus rapide que la poste !)
 
Donc, mardi soir, je suis arrivée à Strasbourg pour passer mes examens. (Note particulière aux copines strasbourgeoises qui me lisent : je sais, je ne vous ai pas fait signe, je n'ai pas voulu dormir chez vous, parce que j'ai beau me dire détendue, je subissais un stress intérieur indépendant de ma volonté, et je n'ai pas voulu vous l'imposer). J'ai pris une chambre d'hôte à un endroit où je savais que je pourrai me garer facilement et gratuitement. Naïvement, je pensais pouvoir être au calme, pas comme dans un hôtel, et de façon un peu moins impersonnelle. Ca n'était pas impersonnel du tout, et l'hôte, charmant au demeurant, vivant seul et ayant toute une vie à raconter, m'a prise à partie pour m'exposer la théorie de l'âme chez Aristote. Ca, c'était à l'heure du café. Grâce à Dieu, il avait des courses à faire, ce qui m'a permis de dîner (souper) tranquillement grâce au pique-nique que j'avais emporté. Il m'avait prévenu qu'il jouait de la clarinette et qu'il aurait à répéter. Il l'a fait une heure de temps au moins. Au moment où je me levais pour crier grâce (malgré le casque anti-bruit que j'avais emporté le son transperçait mes oreilles), il a rangé son instrument, j'ai donc pu continuer à réviser. En fait, je ne sais pas pourquoi je révise la veille : soit je connais mon cours et c'est inutile, soit je connais mon cours et c'est aussi inutile. Bref, je sais que je connais mon cours, mais ça me donne bonne conscience.
 
Au moment de me coucher, j'ai dû traverser le salon et j'ai alors appris tout ce que je ne savais pas encore sur lui. J'ai excellemment dormi sur le lit fait par un artisan des Vosges, et surtout, j'ai informé mon hôte que je me débrouillerai très bien pour le petit-déjeuner (fait de pain bio, de miel bio, de confiture bio, de beurre bio acheté sur le marché en motte, de café de commerce équitable, d'une viennoiserie bio), et que non, je n'avais pas besoin qu'il se lève, qu'en fait je préférais même être seule et réviser.
 
La matinée a démarré en vrai à 8 heures 06 (en fait à 8h05, mais la prof nous a donné une minute supplémentaire), et devait se terminer au plus tard à midi 06. Mon dernier écrit de 4 heures a dû être mon épreuve de mathématique en Terminale, pour le bac. Ca date un peu, mais finalement, les examens c'est comme la bicyclette, ça ne s'oublie pas. Il y a une voix qui vous répète : "Une heure pour faire le brouillon et rédiger le plan, deux heures pour rédiger, et une heure pour terminer de rédiger et relire". Avec ce principe bien ancré en moi, j'ai terminé avec 20 minutes d'avance.
 
Et là, moment de gloire de l'administration française : nous avons dû remplir les fameuses feuilles d'examen avec numéro d'étudiant, nom, etc... puis replier le cadre pour rendre la copie anonyme. Nous étions 11 à passer l'examen, il y avait deux sujets au choix. Le dernier surveillant était un des professeurs qui avait rédigé un sujet. J'ai été la première à rendre ma copie, son nom était inscrit sur le sujet choisi. Pendant que je sortais allègrement de la salle, il s'est plongé dans ma littérature. Quand vous vous souviendrez que j'écris à l'encre violette (CLIC), vous comprendrez que ma copie n'était plus anonyme du tout. Mais au moins les règles de procédures étaient sauves !
 
Ensuite, il a fallu s'inscrire sur une liste devant les salles des examinateurs. C'est très compliqué, je ne crois pas avoir encore tout compris, mais les 10 matières sont regroupées sous 4UE, et il faut s'inscrire chez un des professeurs de l'UE, mais il y a d'autres paramètres. Bref. Un jeune professeur nouvellement arrivé avec qui je m'entends très bien commence à discuter avec moi. Je lui demande s'il peut m'interroger en jurisprudence.
- Mais je n'y connais rien, me dit-il.
- Moi non plus, ça tombe bien.
- Alors qu'est-ce qu'on va faire ?
- On parlera d'autre chose.
- Bon d'accord, venez à 15 heures.
 
Vous pensez bien que ça ne s'est pas passé comme ça, et que je ne me suis fait examiner que sur la matière qu'il connaissait. Nous avons bien discuté, la conversation a pris un tour passionnant, mais le temps s'écoulant, il m'a proposé de poursuivre la discussion lors de la semaine de cours, en septembre, devant une bière !
 
Des examens qui se terminent dans l'alcool, je n'y vois que du bon !
 
 

5 commentaires:

  1. Rocambolesque ! On ne s'ennuie pas en te lisant !

    RépondreSupprimer
  2. Bravo, quel courage ! Tout ceci semble en effet bien parti.
    PS : descendue récemment comme toi dans une chambre d'hôte, je suis partie tôt le matin. Allée timidement m'enquérir de la destinée des clés que je préférais laisser sur place (mais cela m'inquiétait de partir sans fermer la porte), j'ai découvert de lui, comme tu le formules si joliment, tout ce que j'ignorais encore ! (Fort bel homme au demeurant…) Une nouvelle mode ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne sais pas ce que tu as compris, mais le soir il m'a raconté ce que je ne savais pas encore... S'il y avait eu autre chose, je serais allée dormir dans la voiture !

      Supprimer
  3. génial ! Bravo et merci de partager avec nous tes péripéties d'élèves ! franchement tu as du mérite et tu pourras être fière de toi après tout ce boulot abattu ! Mazette, une bonne bière, ou deux, ne seront pas de trop pour fêter ça !

    RépondreSupprimer
  4. tu as raison, j'ai examen de solfège dans une heure et demie, ça n'a pas beaucoup de sens de réviser mais ça donne bonne conscience :-)
    Bravo à toi, en tout cas!

    RépondreSupprimer

Blogger ne me permet pas d'accéder à vos adresses mail. Si vous souhaitez me contacter en privé, vous pouvez m'envoyer un mail en cliquant sur "Pour me contacter", en haut à droite de la page de mon blog.