Prise par une nécessité impérieuse, et défiant toute crainte, je suis entrée dans le premier salon de coiffure qui passait sur ma route pour demander, sur le champ et sans plus attendre, une coupe rafraîchissante. Cet élan n'a pas été refréné par mes expériences passées qui m'ont démontré plus d'une fois qu'un coiffeur inconnu pouvait être fatal pour l'aspect esthétique de mon visage. Peut-être qu'au vu de l'état de la longueur de mes cheveux je me suis dit que rien ne pouvait être pire.
Une fois installée devant le miroir, la coiffeuse très gentille et dépassant la quarantaine, a saisi ses ciseaux et son peigne, puis a consciencieusement détaillé une portion de mon cuir chevelu pour y lancer son premier coup de ciseau. C'est à ce geste que j'ai reconnu l'apprentie. (Vous vous souvenez que je vous ai confié avoir coupé les cheveux aux ciseaux à mes garçons. Les chaînes de vidéos sont très explicites et permettent de reconnaître sans retard celles qui s'y sont frottées).
Tout en me racontant sa vie, la coiffeuse coupe, coupe, en gardant prudemment son premier repère, de sorte qu'au final mes cheveux ont eu la même longueur en tout point du crâne. C'est un genre si particulier que la coiffeuse-collègue d'à côté s'est empressée de terminer la tête de sa cliente pour venir à la rescousse de l'apprentie. Entre-temps, ma coiffeuse lui demande où est passée "la cliente qui voulait des mèches blondes, même que ça ne lui allait pas du tout et qu'elle serait très moche". La réponse m'a lancé comme un coup de fouet : "Quelle importance, ce n'est qu'une cliente de passage".
Et voilà la clef de l'énigme : on confie sans lui demander son avis une cliente à une apprentie. N'étant qu'une cliente de passage, il n'y a aucun risque. Ceci dit, elle a rattrapé la coupe, pour cela elle a coupé plus court que prévu.
Je suis donc sortie avec une coupe courte qui était seyante malgré tous les risques pris, et les cheveux mouillés "pour garder un effet mouillé".
La vie en vacances est une vie à risque !