Je suis tout petit, très léger, je m'envole avec le vent. Je peux prendre toutes les couleurs imaginables. La couleur argentée me sied particulièrement, mais je suis beau aussi en jaune, en rouge, en vert ou en bleu. Habituellement, tout le monde accourt pour m'admirer, me contempler, me sublimer. Je fais rire mes spectateurs, je provoque des séances animées de batailles charmantes. Mais ce n'est que lorsque nous venons en groupe, mes frères et moi que la vie devient belle et palpitante. Nous devenons alors tout fous, nous nous élevons et retombons en pluie bienfaisante. Les enfants crient de joie, lèvent les mains vers nous, les adultes poussent des petits hurlements, laissant croire qu'ils nous haïssent, alors qu'ils sont ravis de nous voir atterrir sur leurs cheveux.
Quelques heures après notre rencontre, les humains rentrent chez eux, un peu fatigués de la belle après-midi passée à nous admirer. Ils secouent leur crinière, puis sur fond d'un soupir, ils passent le seuil de leur maison. Ils retirent leur manteau, leur écharpe, leurs chaussures, se secouent tant et plus en contemplant, dépités, de quelle façon nous nous répandons sur le sol. Ils haussent les épaules, résignés à ne sortir l'aspirateur que le lendemain. Ils avancent en nous laissant tomber un à un. Le soir, dans la salle de bain, alors que nous jonchons déjà toute la maison, nous faisons apparaître toute notre puissance : à chaque vêtement enlevé, c'est un soulèvement de belles couleurs. L'humain pense que tout est terminé, que neni, nous nous logeons même dans leurs sous-vêtements.
Ce n'est pas une séance d'aspirateur qui viendra à bout de notre présence devenue bien inopportune, mais une séance par jour pendant une semaine. Ensuite, nous nous ferons un peu plus discrets, mais nous saurons revenir de temps en temps pour nous rappeler au bon souvenir. Parfois, nous parvenons même à tenir une année entière et à faire un petit coucou 365 jours exactement après le précédent carnaval.
Quelques heures après notre rencontre, les humains rentrent chez eux, un peu fatigués de la belle après-midi passée à nous admirer. Ils secouent leur crinière, puis sur fond d'un soupir, ils passent le seuil de leur maison. Ils retirent leur manteau, leur écharpe, leurs chaussures, se secouent tant et plus en contemplant, dépités, de quelle façon nous nous répandons sur le sol. Ils haussent les épaules, résignés à ne sortir l'aspirateur que le lendemain. Ils avancent en nous laissant tomber un à un. Le soir, dans la salle de bain, alors que nous jonchons déjà toute la maison, nous faisons apparaître toute notre puissance : à chaque vêtement enlevé, c'est un soulèvement de belles couleurs. L'humain pense que tout est terminé, que neni, nous nous logeons même dans leurs sous-vêtements.
Ce n'est pas une séance d'aspirateur qui viendra à bout de notre présence devenue bien inopportune, mais une séance par jour pendant une semaine. Ensuite, nous nous ferons un peu plus discrets, mais nous saurons revenir de temps en temps pour nous rappeler au bon souvenir. Parfois, nous parvenons même à tenir une année entière et à faire un petit coucou 365 jours exactement après le précédent carnaval.