dimanche 28 février 2016

Mais alors pourquoi...

"Madame, ne partez pas si vite, j'aimerais vous faire goûter nos produits et vous demander votre avis".
 
J'étais chez Villars (chocolatier de Fribourg) pour acheter ... du chocolat. Un ami d'Anatole lui avait prêté ses skis, lunettes, casque, combinaison pour la journée sportive, j'ai pensé le remercier avec une boîte de têtes de nègres. C'est en sortant que je me suis fait accoster par un commercial.
 
- Désolée, je n'aime pas le chocolat.
- Pardon ?
- Je n'aime pas le chocolat.
- Vous n'aimez pas le chocolat ? (Difficile de lui faire passer une notion pourtant simple).
- Non, je n'aime pas le chocolat.
- Mais alors pourquoi en achetez-vous ?
- Pour l'offrir, et pour mes enfants qui, eux, aiment le chocolat.
- Ah oui, je comprends maintenant.
 
Je ne suis pourtant pas la seule suisse à ne pas aimer le chocolat...
 
 

mercredi 17 février 2016

Où allez-vous ?

A midi, Monsieur Alphonse et moi étions dans le train. Le contrôleur arrive, regarde nos billets et s'exclame :
- Mais qu'est-ce qu'il y a à Bâle aujourd'hui ? Tout le monde va à Bâle.
 
Je croyais qu'il plaisantais, tout le monde sait que le carnaval de Bâle débute le lundi suivant le mercredi des cendres pour se terminer dans la nuit de mercredi à jeudi. Il dure trois jours entier avec des moments forts. Monsieur Alphonse et moi sommes donc allés à Bâle pour voir le défilé du mercredi.
 
C'est curieux : il y a des choses qui sont importantes pour vous parce que vous les vivez depuis votre enfance : originaire de Bâle, habitant juste à côté, j'entendais les fifres et les tambours répéter leurs partitions dans les semaines précédent le carnaval. J'allais au carnaval. Après mon mariage, j'ai fait découvrir ces moments intenses à mon mari. Ce qui est étonnant, c'est que parfois j'ai l'impression qu'il tient encore plus que moi à se rendre au carnaval. J'en suis presque jalouse.
 
Aujourd'hui, nous avons pu y aller juste tous les deux, en amoureux. C'était bien.

J'ai voulu poster des videos, mais je n'y arrive pas, elles sont trop longues. Vous vous contenterez des photos, et c'est dommage parce que la musique est ce qui fait tout le charme de ce carnaval.

Pour les courageux, il y a possibilité de visionner ICI tout ce qu'il faut savoir sur le carnaval de Bâle !





 









Et pour finir, voilà ce que nous avons ramené :
- du mimosa
- des roses
- 28 oranges
- 1 pomme
- 4 bananes
- 1 pomme de terre
- 4 oignons
- des bonbons en tout genre
- des confettis à foison (un "Wäkis" m'en a mis deux énormes poignées dans mon col)
- des bougies
- 1 sac à brioche
- 1 bière
- des pamphlets
 
 
 
 
 
 
 
 

Balade à Vevey

Prenez un dimanche de janvier ensoleillé, ajoutez une envie de sortir et de voir de beaux paysages. Choisissez le lac Léman comme destination, garez-vous où vous pouvez, et marchez le long du lac puis remontez dans les vignes. "Alphonsine, on n'arrête pas de t'attendre". Forcément, depuis que je sais me servir de mon appareil photo, j'ai à nouveau plaisir à mitrailler... Je ne vous épargne pas les photos...
 

















 
 
 

lundi 15 février 2016

Le moche reste moche

Fin janvier, en faisait mes courses-soldes-expresses, j'ai choisi en moins de vingt minutes, une veste, un pantalon et une robe pour à peine 30 Francs (un peu moins en Euros). Le seul moment de doute a été à la caisse lorsque j'ai vu que le pantalon noir que j'avais choisi pouvait être vert foncé, moche quoi. A la suite de quoi, et après un calcul mental aussi rapide qu'efficace, j'ai décidé de l'acheter et de le teindre en noir.
 
La morale de l'histoire c'est que le moche reste moche : on ne sait toujours pas si le pantalon est vert foncé ou noir, tout dépend de l'éclairage. Mes matins devant mon placard vont devoir se doubler d'une étude détaillée de la luminosité du jour, je n'ai pas fini d'hésiter !
 
 

samedi 13 février 2016

Ambroise me fait accomplir un rêve de jeunesse

Avec six enfants dont quatre garçons (sans compter le mari), j'ai vite compris que le budget coiffeur devait être revu différemment, d'autant qu'une coiffeuse a fait des coupes au carré à mes filles toutes petiotes d'une façon revisitée, en escalier. Je suis sortie du salon avec la ferme résolution de faire au moins aussi bien que ladite coiffeuse. C'était en 1996.
 
Je me suis achetée une paire de ciseaux de coiffure chez la Redoute, des pinces pour retenir les cheveux, un peigne fin, et j'ai attendu deux mois que les cheveux repoussent. Enfin, je me suis mise à l'œuvre, et j'ai été étonnée du résultat : un peu incliné, mais pas de marche, et finalement bien plus joli que la coupe-coiffeur. Après quelques essais, j'ai eu le coup de main, ou plutôt le coup de ciseaux. La coupe au carré n'avait plus de secret pour moi !
 
Parallèlement, j'ai acheté une tondeuse pour les garçons, mais elle n'était pas performante. Monsieur Alphonse a alors pris des initiatives en entrant dans un magasin de matériel de coiffure. J'ai eu un choc lorsqu'il m'a annoncé le prix de sa super tondeuse à cheveux avec deux batteries pour ne jamais être en panne ! Je me suis mise au travail, j'ai tondu, tondu, au début très simplement, puis avec les dégradés d'usage. Surtout, j'ai noté la date d'achat dans la boîte, et à chaque coupe, je faisais un trait pour savoir si un jour j'allais amortir cet achat. Il m'a fallu deux années pour arriver à la première coupe gratuite ! Cet engin a été acheté en francs français, vous pouvez calculer son âge... il fonctionne toujours aussi bien, ce n'est que l'année dernière que Monsieur Alphonse a acheté une nouvelle tête.
 
Mais voilà qu'un de mes enfants en "A", Ambroise pour ne pas le nommer, cet enfant toujours sale et parfois déchiré, est devenu plus grand, plus soigné (c'est pour donner de l'espoir à toutes les mamans de tels enfants), et surtout, avec des idées bien arrêtées : "Maman, mes cheveux sont trop clairs, lorsque tu me les coupes, même avec la plus grande longueur de sabot, de loin on croit que je suis chauve. Je veux avoir les cheveux courts, mais moins courts et plus longs. Tu ne pourrais pas me les couper aux ciseaux ?" J'en ai été perplexe : cet enfant aurait-il pour seul objet de me faire accomplir un rêve de jeunesse ? A l'âge de cinq ans j'aurais tant aimé être coiffeuse... cette idée m'avait lâchée pour "maîtresse" à l'âge de sept ans et pour "pilote d'avion" à l'âge de neuf ans.
 
Bref, mes instincts de coiffeuse sont revenus en sursaut. J'ai attrapé la paire de ciseaux La Redoute, et j'ai coupé. Le résultat était tout à fait satisfaisant, Ambroise était ravi et ses frères et sœurs n'ont pas fait de commentaire horrifié. J'ai donc investi dans une vraie paire de ciseaux de coiffeur (achetée chez le fournisseur de la tondeuse). Je n'ai pas hésité, j'ai choisi les moins chers : 112 Euros TTC. Un calcul rapide m'a fait comprendre que la paire serait rentabilisée après 4 coupes. Depuis la coupe au carré et la coupe à la tondeuse que j'ai apprise en visionnant les coiffeurs, il y eu internet et ses trésors. Je me suis inspirée de quelques vidéos, et hop, à mes ciseaux. La deuxième coupe d'Ambroise était plus jolie que la première. Entre-temps Augustin est venu tester la coupe aux ciseaux. J'en suis à deux coupes ! Plus que deux, et mes ciseaux seront rentables !
 
Au final, Ambroise est convaincu et ne jure plus que par les ciseaux. Augustin, très patient durant la coupe m'a quand même dit au bout de 25 minutes : "La prochaine fois, ce sera la tondeuse, c'est plus rapide !"
 
Et c'est ainsi qu'Alphonsine est devenue coiffeuse de le temps d'une matinée !
 
 

mercredi 10 février 2016

Sorties cinéma "Chocolat" et "Les innocentes"

Chocolat :
 
Lundi, j'ai emmené mes garçons au cinéma pour voir Chocolat. Que dire ? J'ai été déçue. Après avoir lu un article qui décrivait le thème du film, je pensais que dans une première partie nous ririons beaucoup (d'autant plus qu'Omar Sy sait être très drôle), puis que la fin serait triste puisque le clown Chocolat a fini sa vie dans la misère.
 
En fait, ce film annoncé pour tout public n'est pas drôle du tout : les sketches entre Foottit et Chocolat sont trop courts (quelques secondes à chaque fois) pour être amusants. On fait des aller-retours rapides entre l'histoire et le spectacle. On n'arrive même pas à s'attacher à ce personnage. Bref, nous sommes sortis déçus.
 
Les Innocentes :
 
Et puis, aujourd'hui, j'ai été voir "Les innocentes". L'histoire se passe en Pologne à la libération. Une jeune médecin française est appelée dans un couvent pour aider des sœurs à mettre leur bébé au monde. Neuf mois plus tôt, les russes avaient investi leur couvent...
 
Ce film est magnifique. Les personnages, tirés d'une histoire vraie, sont saisissants. Le film retrace la vie, la douleur, les souffrances de ces moniales dans un infini respect de chacune d'elle, de la religion, de leurs choix. Anne Fontaine a su montrer tout cela avec délicatesse, sans jamais déraper dans le pathétique. C'est un très beau film.

mardi 9 février 2016

Comment s'occuper par temps de pluie ?

Nous sommes en vacances dans notre maison. Les enfants y ont retrouvé tous leurs jeux, et s'occupent sans nous. Parfois un jeu de société pour nous réunir, ou un film pour partager un bon moment. Aucune envie de sortir, mais aucune nécessité non plus, d'autant plus que l'attraction s'est invitée sous nos fenêtres : la SDEA s'est installée pour longtemps... (SDEA = Société des eaux et de l'assainissement).
 
Lundi après-midi, le matériel a été installé, le bitume scié, la pelleteuse a commencé à creuser une tranchée. Très vite, silence. Etonnés, nous nous précipitons à la fenêtre pour connaître les motifs de l'arrêt du chantier. Un préposé promène son détecteur sur la surface du chantier. Tout le monde discute, il recommence... Monsieur Alphonse sourit doucement : "Forcément, les canalisations sont à 1,80 ou 2 mètres de profondeur, c'est à ce niveau que nous les avons trouvées devant la maison lorsqu'il y a eu une fuite d'eau".
 
Mardi matin, l'équipe est grossie d'un responsable très important. Il cherche de même, balade son détecteur sans succès. A ce moment-là, Monsieur Alphonse a pitié du maire qui marie sa fille vendredi à venir et qui n'aura pas d'eau pour la réception qui suivra (la salle des fêtes est contigüe à la mairie, la mairie est la maison voisine de la nôtre, il n'y a plus d'eau, ni à la mairie, ni à la salle des fêtes). Il ouvre la fenêtre, donne les renseignements dont il dispose au sujet de la profondeur des canalisations et reçoit en retour cette réponse déstabilisante : "Chez vous peut-être, mais pas ici". Monsieur Alphonse lui fait gentiment observer que notre maison et la mairie ont été construites à peu d'années d'intervalle et que la canalisation a été posée dans un même temps. Il ajoute qu'il doute qu'une marche d'escalier ait pu être faite avec la canalisation ! Le responsable très important le regarde bouche bée, le neurone se met en action et bouscule les autres. Le pauvre il n'a pas l'habitude de ce genre de mouvement dans son cerveau. La pause s'impose.
 
Ils ne font d'ailleurs que ça, la pause : ils sont quatre, l'un travaille, les autres regardent. Néanmoins ils se coordonnent pour les pauses communes. Le plus heureux est le conducteur de la pelleteuse qui est à l'abri de la pluie.
 
Mardi 15 heures : ils ont trouvé la canalisation grâce aux indications de Monsieur Alphonse, en remerciement ils nous couperont l'eau demain matin parce qu'ils n'ont pas trouvé le robinet du raccordement (ça ne devait pas exister en 1903, mais eux ne le savent pas). Ce qui est bien, c'est qu'ils ont tout juste le temps de ranger leur matériel : à 15 heures 30 ils cessent le travail. Ils arrivent après 8 heures, le matin, mais ne débutent que vers 9 heures. Ils s'arrêtent une heure trente pour déjeuner, reprennent, mais doivent cesser sitôt l'élan pris. La journée n'est pas éreintante, c'est le moins qu'on puisse dire !
 
Je ne suis pas convaincue que l'eau sera rétablie à la mairie d'ici vendredi. Lorsque nous sommes allés inspecter le trou (comme tout le monde dans le village), nous avons pu observer que la pelleteuse avait largement abîmé la canalisation des eaux usées, mais que la canalisation de l'eau n'était toujours pas apparente. Je sens que vendredi nous allons devoir prêter nos jerrycans pour faire la vaisselle !

(Affaire à suivre)
 
 

lundi 8 février 2016

C'est comme si je l'avais eu deux fois

A Venise, tout en marchant, Nadia fouille dans son sac en me disant : "Il faut que je te montre l'appareil photo que mon mari m'a offert. Le mien était bien vieux, et celui-ci est fantastique, il prend des photos merveilleuses.
- Tu as de la chance, figure-toi que mon mari m'a offert un appareil photo, le mien était tombé. J'en suis déçue, il est plus lourd que le précédent, et surtout toutes les photos sont floues. Anatole me l'a réinitialisé, je crois qu'il prend de meilleures photos, mais..."
 
A ce moment-là nous constatons que nous avons reçu chacune le même appareil ! Tout blanc, tout beau, exactement pareil.
 
Elle m'a donné des conseils, des astuces, des directives, et depuis, c'est comme si j'avais eu un nouvel appareil photo !

 

samedi 6 février 2016

Venise

Le troisième - et dernier - jour se lève sur Venise. Le programme de la journée va être serré : messe à San Marco sur la place du même nom, promenade vers la douane de mer, et retour vers Marco Polo, l'aéroport.
 
Nous aurions dû être à l'heure à la messe, nous étions ponctuels devant Saint Marc mais nous n'avons pas trouvé de portail ouvert sur la façade. Le temps de voir une porte latérale, nous avons voulu nous y engouffrer, mais c'était sans compter sur le garde qui a arrêté Monsieur Alphonse qui portait un sac à dos. La seule solution pour pénétrer dans la basilique aurait été de déposer ce sac dans un local situé plus loin. Neuf heures avaient déjà sonné, il n'en était pas question. J'ai négocié : "Mon sac à main est plus grand que ce sac à dos", mais sans succès puisque ce n'était pas la taille qui était en cause mais les bretelles. J'ai bien songé à les cisailler, mais je n'avais pu emporter mon couteau suisse à cause des contrôles à l'aéroport.
 
J'ai alors pris une décision radicale : "Donne-moi ton sac". Je l'ai attrapé, plié en deux, et enfoncé dans mon sac à main tout en faisant une prière à mon ange gardien. "On peut y aller". J'ai marché vers la porte, regardé le gardien. Il m'a jeté un coup d'œil noir, allait ouvrir la bouche, mais a finalement eu l'attention attirée par une mouette volant plus haut, juste le temps de nous permettre de rentrer. "Grazie".
 
Vous n'aurez pas de photo de l'église, je n'avais pas envie de mitrailler les splendides mosaïques. Toute dorée, le sol en dos d'âne, on manque de trébucher à chaque pas.

La pause café où nous avons goûté aux beignets de carnaval, la promenade aller-retour vers la douane des mer, la vue splendide sous le soleil et une légère brume, un déjeuner inoubliable, et déjà il a été l'heure de rentrer.

Merci Nadia, merci Ennio pour votre amitié, votre gentillesse, pour ces trois jours féériques. Venise sans vous n'est pas Venise...
 

















 
 

jeudi 4 février 2016

Venise et San Francesco del deserto

Après avoir déambulé à Burano toute la matinée, sous un soleil très frais, nous avons goûté aux mets locaux et sommes allés à l'embarcadère pour notre rendez-vous. Nadia, toujours aussi professionnelle, avait loué les services d'un marin et de son canot pour nous emmener vers l'île toute proche de San Francesco del deserto. Un autre couple nous y a rejoints. Les places à l'avant étant limitées, je suis restée à l'arrière avec Nadia pour deviser tout en admirant la lagune : pas une vaguelette, la mer était d'huile.
 







Le monastère et son jardin occupent toute la surface de l'île. Les franciscains y sont installés depuis les origines puisque Saint François y a fait un séjour.

Durant les guerres napoléoniennes, Napoléon a regroupé toutes les communautés religieuses dans un seul bâtiment, il a réquisitionné tous les couvents pour les occuper et y installer ses troupes.

Cinq frères habitent cette île. Ils reçoivent des groupes pour des retraites, des scouts, des pèlerins individuels...

L'ambiance est très sereine, calme et surtout, surtout, on goûte le silence.






Burano au retour. On voit bien que le clocher de l'église prend des allures de tour de Pise !





Coucher de soleil sur Venise



Pleine lune sur San Michele
 
 
 
Bonne nuit !