mercredi 30 novembre 2016

Le gâteau du dimanche

Pas facile de préparer un gâteau le samedi lorsqu'on est absent de la maison. J'ai donc reporté au dimanche la confection d'un quatre-quart. Vite fait, toujours bon, j'ai mis Augustin aux fourneaux pendant qu'Anatole et Ambroise réparaient les vélos avec Monsieur Alphonse.
 
Parfumé à l'orange, il est succulent. Néanmoins, j'ai éprouvé un petit pincement au cœur : il a été prêt à enfourner en moins de dix minutes. Notre moment de tête à tête a donc été prolongé par un beau film : "La pourpre et le noir". De son côté, Augustin aussi a éprouvé un pincement au cœur, parce que nous n'avons pas eu l'occasion de nous servir de la poche à douille. Promis, samedi prochain nous saurons choisir une recette plus judicieuse.
 
 
Et pour le plaisir des yeux, voici le gâteau du dimanche précédent, réalisé avec Ambroise :

 
Nous avons dessiné les motifs avec une pâte à tuiles comme indiqué dans la recette. J'ai trouvé le résultat un peu décevant, parce que les motifs ont une texture craquante par rapport au moelleux du biscuit. La prochaine fois nous les ferons avec un peu de pâte à biscuit colorée. Le dessin sera moins délicat, mais la texture uniforme.
 
Ceci dit, ce gâteau a été très apprécié, il était fourré à la confiture de fraise.
 
 

dimanche 27 novembre 2016

Café-tricot

J'aime le café, je n'aime pas avoir l'impression de perdre mon temps. C'est pourquoi j'ai beaucoup de mal à me rendre à une invitation pour un café. Par contre, si mes mains sont occupées, je peux papoter pendant des heures...
 
J'ai donc monté un groupe de café-tricot avec des amies. Nous sommes à présent sept, à venir plus ou moins régulièrement. Je peux vous dire que ça papote sec, et que je passe beaucoup de temps à servir le café ! Mais, et vous noterez ma contradiction, je suis ravie de ces matinées.
 
J'ai, dans la foulée, refait la même en rose. Vue chez Patchcath.


 
 
 

samedi 26 novembre 2016

Grâce

Actuellement, un fait divers défraye la chronique. Il s'agit de la femme qui a tué son mari après avoir subi 47 ans de calvaire à ses côtés. Je ne veux pas discuter de ce cas, ni de la sentence prononcée. Je ne peux que m'interroger sur les raisons pour lesquelles elle n'a pu bénéficier de circonstances atténuantes. Dix années de prison me semblent une bien lourde peine. Mais je ne connais pas le dossier, ce n'est pas le propos de mon article.
 
Ce qui m'a fait bondir ce matin en lisant mon journal, c'est la phrase du journaliste qui reprend les propos des syndicats de la magistrature qui estiment que "cette décision est d'autant plus étonnante que deux jurys populaires se sont prononcés".
 
J'avoue ne plus rien comprendre. Qu'est-ce donc que le droit de grâce si ce n'est le droit de supprimer ou de réduire une sanction pénale, la condamnation restant inscrite au casier ? Ce droit est prévu par l'article 17 de la Constitution qui autorise le président de la République à exercer le droit de grâce.
 
Ce n'est donc pas une remise en cause d'une décision d'un tribunal, c'est l'exercice d'un droit régalien qui n'a pas besoin d'être motivé, qui appartient au pouvoir discrétionnaire du président.
 
Pourquoi les magistrats s'estiment-ils en droit de s'insurger contre un droit constitutionnel alors que toutes les conditions pour en user sont réunies ? La décision d'un jury populaire aurait-il plus de poids que l'article 17 de la constitution ? En faisant ce choix, le président de la République n'a pas rejugé l'affaire et conclut en contradiction avec le jury, il a usé du droit qui lui permet de remettre totalement ou partiellement une condamnation. Où va-t-on si les magistrats eux-mêmes ignorent la loi ?
 
 

jeudi 24 novembre 2016

Vous avez dit "pimpante" ?

Lorsque je fais des courses, je discute toujours avec la caissière, je lui dis un mot gentil, ou entreprend carrément une conversation lorsque je suis seule à la caisse. J'arrive même à dérider les plus coriaces qui montrent un visage des plus rébarbatif. C'est parfois très difficile, mais je mets un point d'honneur à ne quitter la caisse qu'après avoir vu apparaître un sourire sur les lèvres de l'employée.
 
L'autre soir, il était déjà tard, la jeune caissière était pourtant tirée à quatre épingles : les cheveux bien coiffés, sans mèche fofolle, un maquillage impeccable. Mignonne.
 
En arrivant, et après l'avoir saluée, je lui dis "Vous êtes pimpante ce soir !"
- C'est parce que j'ai bientôt terminé.
 
Tel est pris qui croyait prendre... Je ne savais plus que dire... Lui donner un cours de vocabulaire ? Elle était trop gentille pour que je la prenne en défaut. Il va falloir que j'apprenne le langage "djeun" si je pouvoir être comprise...
 
 

mardi 22 novembre 2016

Tous ? Oui tous.

Faire les courses avec Ambroise est une réelle partie de plaisir. J'en ai encore fait l'expérience l'autre jour, alors qu'il me fallait juste un ou deux articles. Nous avions le temps, Ambroise m'a demandé du déo. Arrivés dans le rayon ad hoc, il s'exclame devant le nombre de déos pour femme : "Incroyable, toute cette variété. Mais où sont les déos pour homme ?" Un peu de marche plus tard, nous nous sommes arrêtés devant un rayon aussi fourni, mais cette fois dans des teintes gris, argent et bleu marine. "Incroyable toute cette variété". Le seul qui ne change pas beaucoup, c'est Ambroise avec ses exclamations. "Bon, maintenant maman, il va falloir les tester". Je crois que j'ai pâli. J'ai ouvert le premier flacon, l'ai approché de mon nez pour tenter de sentir les effluves qui auraient dû en émaner. "Maman, il faut tourner un peu la bille pour avoir les odeurs". Il avait raison. Très vite, nous avons été environnés d'un nuage d'odeurs toutes les plus infectes les unes que les autres. J'étais prête à renoncer, mais Ambroise ne renonce pas si vite. Vous ai-je déjà dit qu'il savait déployer une détermination farouche, spécialement dans les bêtises ? Nous avons donc ouvert tous les déos, roulé toutes les billes, approché notre appendice nasal de tous les tubes, reniflé avec dégoût tous les flacons, les avons rejeté en bloc, pour finalement porter notre choix sur celui qui restait le plus discret dans ses odeurs.
 
Pour nous reposer, nous avons fui vers le rayon homme. Ambroise voulait voir les vêtements. "C'est drôle, je n'ai jamais eu l'idée d'inscrire un vêtement sur ma liste de cadeaux de Noël. Voyons ce qui est proposé". Il m'a épargné le désir de tout essayer, certainement parce que l'énergie à dépenser pour décrocher le cintre, l'emporter dans la cabine, se changer deux fois ne valait pas la peine. Il s'est contenté d'essayer une veste en cuir (simili), puis a cherché un miroir pour pouvoir s'admirer, s'est étonné de ne pouvoir examiner son reflet en entier jusqu'à ce que je lui dise qu'il avait choisi le miroir à chaussures...
 
 

lundi 14 novembre 2016

Voyage en Suisse

Deux ombres silencieuses sortent de la maison, samedi matin. Il est 6 heures. Elles croisent le voisin qui rentre de son travail et se hâtent vers l'arrêt de bus. On ne les reconnaît pas, mais on sent qu'elles sont fébriles et qu'elles dissimulent mal une joie et un bonheur radieux. A 6H03, le bus démarre, bien ponctuellement. Un voyage de plus de treize heures (13h30 pour être précis) débute.
 
Le bus éclairé permet de mettre un nom sur ces deux ombres : il s'agit d'Ambroise et d'Alphonsine. Nés tous les deux au printemps, ils ont demandé une carte journalière pour leur anniversaire : pour moins de 40 Francs, ils ont acheté une carte qui permet de voyager 24 heures avec tous les moyens de transports possibles : bus, trains grandes lignes, trains à voie étroite, bateaux, téléphériques, trains à crémaillère ou funiculaires.
 
Sur la base de la carte géographique des transports, j'ai étudié un trajet, l'ai soumis à Ambroise qui a donné son accord. J'ai ensuite noté tous les trajets à effectuer, avec les changements, les horaires, les numéros de quais... pour que le jour J il suffise de suivre le programme établi. La veille, j'ai fait des courses pour préparer des sandwichs, avoir des boissons, des bonbons et des biscuits. Nous avons également fait une provision de livres, tricot, carnets et crayons, bref, de quoi nous occuper durant les trajets. L'objectif n'était pas de visiter un lieu précis, mais de découvrir et d'admirer les paysages suisses qui n'allaient pas manquer.
 
La semaine précédent, il pleuvait et ventait. C'est avec soulagement que nous avons appris qu'il y aurait une accalmie le samedi.

Nous voilà arrivés à la gare. Nous montons sur le quai, nous interrogeons pour savoir s'ils vaut mieux prendre l'express qui part à Bern deux minutes plus tard, ou le train prévu qui arrivera dans 5 minutes. Finalement nous décidons de nous en tenir au programme "sinon ce n'était pas la peine d'en faire un". L'express a à peine quitté la gare que le haut-parleur annonce un retard probable de sept minutes du train régional. Nous sommes déconfits, ne pas avoir la correspondance à Bern mettrait toute notre organisation en l'air. Mais ce sera la seule ombre sur cette journée : le train n'a eu que cinq minutes de retard, nous laissant trois minutes pour changer de quai à Bern.

 
 
Le jour commence à se lever, le train s'élance vers Thun, Spiez, puis remonte dans la vallée avant de prendre le tunnel qui les fera sortir dans le Valais et arriver à Brig. La brume ne laisse pas encore deviner les sommets des montagnes, mais notre enthousiasme ne diminue pas.










 
 
A Brig, nous sortons de la gare : les départs des trains à voie étroite sont à l'extérieur. Hélas, le panneau indicateur explique que la voie est partiellement coupée pour cause de travaux, qu'il convient de prendre le bus mis à disposition. Nous trouvons le bus adéquat, nous nous installons au fond, tout heureux d'avoir un moyen de locomotion inespéré à ajouter sur notre liste !


 

Et c'est parti pour remonter la vallée derrière Brig. La neige qui avait déjà fait son apparition devient de plus en plus abondante. Lorsque le bus s'arrête à Fiesch après une bonne demi-heure de route, il faut marcher dans plus de 20 cm de neige. Tout nous enchante : la neige, le train aux grandes vitres, le faible nombre de passagers qui va nous permettre de sauter d'une vitre à l'autre et de voir ainsi les deux côtés à la fois sans gêner personne. La brume est encore bien présente, mais la vue est à couper le souffle. Autant dire que nous sommes en apnée jusqu'à Göschenen. Le train est bien entendu un omnibus, mais il ne s'arrête que sur demande : on retrouve le même bouton de demande d'arrêt que dans les bus de ville.























Arrivés à Göschenen, nous disposons de 20 minutes pour entrer dans la gare, monter sur le quai et attendre dans la salle d'attente chauffée. Cette fois nous prendrons un InterCity, sur la ligne Italie-Bâle. Nous redescendons doucement et sommes surpris de ressortir de l'hiver, de retrouver l'automne avec ses arbres dorés et ses prairies vertes. C'est la Suisse primitive que nous atteignons : les quatre cantons (dont celui de Schwyz qui a donné son nom à la Confédération) ont signé le premier pacte auquel les autres cantons ont progressivement adhéré.








Nous sortons à Flielen, petite ville située au bord du lac des quatre cantons. Nous avons une heure et demie devant nous. Nous admirons le paysage, faisons des photos, des selfies que nous envoyons à Monsieur Alphonse pour qu'il puisse profiter de notre joie, grignotons des biscuits, regardons le bateau arriver. Il fait un soleil radieux, cette attente est bien agréable.









Nous en sommes au sixième changement de moyen de transport. Les bateaux des lacs sont à la Suisse ce que le vaporetto est à Venise : il s'agit du moyen de déplacement des citoyens. En femme très scrupuleuse, je vérifie qu'il y a bien des gilets de sauvetage à bord, et je ne me contente pas de voir une étiquette apposée sur les bancs extérieurs, je soulève les couvercles pour constater qu'ils sont bien rangés.



Boîte à jeux pour occuper les enfants. En général, les voyageurs en profitent pour boire un café et jouer aux cartes.


Le deuxième pont est réservé aux premières classes. Nous nous contentons donc du premier pont. Nous ne tenons pas en place, à chaque moment nous nous extasions et sortons à l'extérieur pour prendre des photos, puis rentrons nous réchauffer. Le trajet Flielen - Luzern dure 2 h 45. Ce n'est qu'au bout de plus de deux heures que nous cherchons une autre occupation. Il faut dire que deux bus de touristes sont venus envahir notre quiétude, et que par ailleurs le paysage tellement pittoresque au départ est moins captivant du côté de Luzern. Pour qui découvre cet aspect de la Suisse, il vaut mieux faire le voyage en sens inverse.




















Luzern : je refuse de prendre le bus pour aller de l'embarcadère à la gare : l'arrêt des bus se situe devant la gare, et comme nous disposons de 10 mn pour prendre notre train, nous n'avons pas le temps de jouer à prendre le bus. Ambroise est déçu, mais je tiens bon !

Le train s'ébranle en direction de Brienz à travers les montagnes. Nous quittons l'automne pour retrouver l'hiver. Les lacs, les prairies, font place aux forêts enneigées. Comme la nuit commence à tomber, nos photos deviennent de plus en plus mauvaises à cause du reflet des vitres. Tant pis, nous rangeons nos appareils et admirons sans fin.











A Brienz, nous distinguons encore le bord du lac, mais arrivés à Interlaken, il fait nuit noire. Il nous reste encore à changer de train à Bern pour arriver à Fribourg à 19 heures 25. Le bus est à l'heure, nous passons la porte à 19 h 40. Ca sent bon : Monsieur Alphonse a préparé une tourte pour fêter notre retour !

C'était un merveilleux cadeau d'anniversaire ! Ambroise et moi sommes prêts à remettre sur nos listes d'idées de cadeaux, celle de la carte journalière ! Mais la prochaine fois, c'est certain, nous prendrons un téléphérique et un funiculaire !