Début juillet, un couple de merles a élu domicile derrière le rosier grimpant, sur une gouttière, à un peu plus de deux mètres du sol. Monsieur Alphonse les a découverts alors qu'il voulait tailler le rosier et supprimer les fleurs fanées. Et parce qu'il a pu constater qu'il y avait des oeufs, il a demandé aux enfants de ne pas effrayer les oiseaux.
Je peux vous affirmer que les merles ne sont pas farouches : ils ont tout supporté : les cris, les courses-poursuites, les batailles d'eau, les ballons de basket, le badmington... Ils sont merveilleux de patience avec les enfants !
Nous avons essayé de canaliser les jeux de ballons des enfants, et les oiseaux ont dû être soulagés le jour de leur départ en vacances.
Je peux vous affirmer que les merles ne sont pas farouches : ils ont tout supporté : les cris, les courses-poursuites, les batailles d'eau, les ballons de basket, le badmington... Ils sont merveilleux de patience avec les enfants !
En fait, je ne sais pas ce qui se passe dans la tête d'un oiseau, mais personnellement, j'ai eu plaisir de profiter d'une grande maison vide-rangée-silencieuse. Je prenais mes repas dans ma cour, sous la treille. J'avais plaisir, jour après jour, de voir Monsieur Merle apporter de la nourriture à Madame Merle, et je me demandais si j'aurais le privilège de voir éclore les oeufs. Je n'ai pas eu cette chance, mais une autre, encore plus belle...
Donc, un jour, j'ai entendu des piaillements aigüs provenant du nid : les petits merles étaient bien nés et réclamaient leur nourriture. Papa et Maman Merle se sont relayés pour nourrir leurs petits affamés. Quelle course ! Ils ont passé leurs journées à chercher des vers et des gros insectes.
Et puis, un jour, en arrivant pour le petit déjeuner, j'ai vu un petit merle par terre. Ses ailes étaient trop courtes pour qu'il puisse s'envoler. J'ai appelé Monsieur Alphonse qui a tenté de le remettre dans son nid. Peine perdue, il en ressortait, agitait ses petites ailes pour chuter au ralenti du nid jusqu'au sol. Trois mètres... En voulant remettre le petit dans son nid, un des frères est tombé. Mais comme il était bien plus petit, il n'a pu se redresser. Monsieur Alphonse l'a également remis dans son nid où il est resté.
Devant un comportement aussi étrange, je me suis précipitée sur Internet pour chercher la solution : Dès qu'ils atteignent une certaine taille, les petits merles sortent de leur nid, et cherchent une cachette à proximité. Les parents continuent de les nourrir pendant 3 semaines. Il peut se passer 15 jours avant que tous les merles soient sortis du nid !
Petit merle qui vient de quitter son nid, et qui fait une pause avant de sauter à terre. |
L'oisillon écarte les plumes de sa queue et s'agrippe au mur pour ralentir sa chute |
L'oisillon a atterri sur le tas de tuiles. Il a commencé par se cacher derrière la grosse pile, puis a gravi sur l'autre tas pour sauter de l'autre côté et se cacher dans le pied de lavande. |
L'oiseau ne sait pas encore voler, mais avec ses petites ailes, il peut s'aider pour prendre son élan. |
Et voilà l'oisillon qui quitte le pied de lavande pour rejoindre l'autre. Il va marcher dans l'ombre du mur pour ne pas se faire remarquer, puis se cacher dans les feuillages. |
Nous avons donc essayé de rester discrets dans notre cour, en faisant attention au petit merle. Comme c'était amusant : Monsieur ou Madame Merle arrive avec de la nourriture dans son bec : un gros vers ou un insecte. Il appelle son petit avec un bruit caractéristique, puis écoute la réponse. Le petit répond par un piaillement. Le parent lance un nouvel appel, le petit répond, jusqu'à ce que le parent l'ait situé. Il le nourrit, s'envole, cherche de la nourriture, et revient. Le même manège recommence.
Un matin, nous avons assisté à un phénomène curieux : Le merle entendait son petit mais n'arrivait pas à le voir pour le nourrir. Il l'a cherché pendant au moins une demie-heure, un ver dans le bec, a appelé, écouté la réponse, s'est dirigé vers les cris, revenait, repartait. Il nous semblait que le petit était passé par le soupirail de la cave et qu'il était tombé dans la cave. Pour Papa Merle, cela ne faisait aucun doute.
Finalement il est allé nourrir ses petits dans le nid, puis a repris ses recherches. Je me suis approchée de la cachette probable du petit merle, j'ai imité le cri de ses parents, et il m'a répondu. Finalement, nous l'avons retrouvé, caché dans un coin de l'escalier. Monsieur Alphonse l'a remis dans la cour, dans un endroit où il pouvait facilement se cacher.
Maman Merle ne retrouve plus son petit. Elle a nourri ceux qui sont encore dans son nid, puis appelle celui qui en est sorti pour le repérer. |
La photo est mauvaise, les oiseaux ne posent pas ! Mais on voit bien le parent qui va nourrir son petit. |
Une semaine plus tard, ce sont deux petits que nous avons vu sortir du nid et se cacher derrière le tas de tuiles. Les parents courraient, volaient dans tous les sens pour les trouver et les nourrir. Ce jeu de cache-cache m'a beaucoup amusée, puisqu'après chaque bouchée, il fallait recommencer le jeu !
Vivre une leçon de choses, un appareil photo à la main, est réellement passionnant !
A défaut d'avoir tes petits, tu as observé les petits des autres. Des conclusions pour les tiens ?
RépondreSupprimerC'est bien amusant tout cela, et très instructif de savoir comment les oisillons merles acquièrent petit à petit leur autonomie !
RépondreSupprimerQuelle jolie "histoire vraie"!
RépondreSupprimerSplendide, je mesure ma chance !
SupprimerCharmant ! J'ignorais que les petits sortaient du nid et que les parents continuaient de les nourrir à terre... Il va falloir que je surveille encore plus les chats de mon jardin !
RépondreSupprimerC'est mignon ! Dire que j'aime les oiseaux serait un euphémisme ;)
RépondreSupprimerIci, ce sont les serpents qui les attrapent... J'ai vu cela de mes yeux en étendant le linge. Berk !!!
j'aime beaucoup le chant des merles. c'est très gai .
Trop beau ,merci d'avoir partagé ces photos avec nous.
RépondreSupprimerJ'adore les merles ,les entendre chanter est un bonheur ,j'en ai près de la maison .
Mireille
Merci pour ton passage ici, ainsi que pour ton commentaire.
SupprimerJ'ai bien profité de leur présence,et de leur générosité puisqu'ils ont partagé leur vie familiale avec nous !
Simplement magnifique!
RépondreSupprimer(Heureusement tu n'as pas de chats...)
Et il y a de grandes chances pour qu'ils nichent encore à cet endroit l'an prochain...
C'est en effet, une très belle leçon de choses !
RépondreSupprimerCe matin, c'est l'écureuil qui commence à faire ses provisions que nous avons longuement observé dans le jardin... pas de photos, mon APN, pour une fois n'était pas à portée de main mais une jolie leçon aussi, partagée avec Melle 3e !
Aussi passionnant que "La Hulotte" dont mon papa est friand et que nous avons lu et relus en "histoires du soir". Belle leçon d'autonomie : Laisser ses petits quitter le nid mais toujours rester responsable : Il y a des gens qui devraient en prendre de la graine ;)
RépondreSupprimerQuel bel exemple ils nous donnent !
RépondreSupprimerDes parents qui s'investissent, c'est le cas de le dire.
Votre récit me fait penser au livre d'Anny Duperey :"Le poil et la plume" !
Je crois qu'il vous plairait !
Belle leçon de SVT en effet, que je vais montrer de ce pas à Filsainé : il va adorer ! Merci pour ce joli partage...
RépondreSupprimerJuste génial!!!
RépondreSupprimerJe mesure ma chance !
Supprimertrès instructif en effet, je n'aurais pas imaginé tout ce jeu de cache cache, épuisant pour les parents (imaginez si nos enfants faisaient pareil, on ne s'en sortirait pas, lol !)
RépondreSupprimerMerci pour ce beau reportage!
Un printemps, nous n'avons pas eu de merle mais des grives qui avaient construit leur nid dans la glycine. Malheureusement, la nuit, des chats sont venus les déranger.... triste histoire...
RépondreSupprimerJ'observe ce même balai des parents merles qui viennent nourrir leur petit, arrivé dans mon jardin en ville, je ne sais comment. C'est mon chat qui l'a trouvé, l'a un peu malmené mais il est toujours vivant! Je trouve ça très intéressant à observer; par contre, le cri des parents est très strident; stressé de ne pas toujours trouver leur petit, et de voir le chat roder ( qui d'ailleurs a l'ai blasé, surveille l'oisillon par moment mais ne l'attaque pas!). Du matin au soir, quasi en continu, cela devient stressant voir insupportable pour nos oreilles. Aviez vous constaté ces mêmes cris ? une solution? ( Votre sujet date de 2 ans mais sait-on jamais....)
RépondreSupprimerBonjour, et bienvenue sur mon blog !
SupprimerDe mon côté, j'ai beaucoup aimé les cris des parents et les réponses des petits. Il est vrai que les cris deviennent plus stridents en cas de danger. Les petits sont à nourrir toute la journée, ils bougent et les parents doivent sans arrêt les retrouver.
La seule solution consiste à développer la patience : dès qu'ils seront plus grands ils prendront leur envol !