Lors de la désalpe, j'ai pris des photos pour vous faire découvrir le costume traditionnel du vacher gruyérien.
Avant tout, la chemise :
elle est bleu clair, avec des edelweiss brodées sur les lignes verticales un peu plus sombres. Tout le monde se promène avec cette chemise, tout le monde possède cette chemise. C'est le signe de reconnaissance du peuple helvétique. On peut l'acheter sur les stands, elle existe dans toutes les tailles, y compris pour les enfants.
Il y a quelques mois, dans une petite commune alémanique, deux enfants musulmans ont refusé de serrer la main de la maîtresse pour la saluer, au motif que leur religion le leur interdisait. Dès le lendemain, des enfants suisses sont arrivés en classe avec cette chemise, suivis de près, le surlendemain par la moitié de la classe. Une partie de la population a crié au scandale, c'était inadmissible de faire état de sa culture de façon aussi manifeste. La majorité n'y a vu qu'une chemise de qualité et n'a pas compris pourquoi une culture (en l'occurrence musulmane) pouvait être prise en compte, et pas celle du peuple. "Landi" (grande surface qui permet aux paysans de trouver les vêtements professionnels ainsi que le matériel) a vu ses ventes de chemises augmenter de façon totalement inattendue !
Donc, la chemise forme la base de la garde-robe du peuple helvétique. (non, je n'en ai pas encore acheté à mes garçons).
La veste et le pantalon :
La veste et le pantalon sont taillés dans un solide tissu gris ou bleu. Un croquet blanc souligne les bordures de la veste, de grands edelweiss sont brodés sur le col. Les manches sont courtes et bouffantes.
La calotte :
La calotte est plus ou moins décorée. Elle sert à protéger les cheveux lorsque le vacher trait la vache : assis sur un petit tabouret à un pied, attaché à sa taille par une ceinture de cuir, il pose sa tête sur le flanc de la vache pendant qu'il la trait.
Le sac :
Le sac est fait de cuir. Lui aussi est largement décoré, de blasons, de motifs pastoraux, de montagnes... Le vacher y mettait du sel lorsqu'il allait traire dans les alpages. Pour faire venir les vaches, il leur tendait une poignée de sel. A droite et à gauche de la pochette, deux petits godets : ils contenaient de la graisse à traire. On enduisait le pis des vaches avec un peu de cette graisse prélevée avec le pouce, pour qu'ils soient bien souples durant la traite.
La ceinture :
La ceinture du pantalon est une œuvre d'art : une bande de tissu tissée dans des coloris vifs, représentant des motifs géométriques, des animaux, des plantes.
La barbe :
Tout gruyérien porte la barbe. Par un usage qui remonte dans la nuit des temps, les hommes ne se rasaient jamais. C'est donc une marque d'honneur que de porter une longue barbe touffue.
D'ailleurs, la calamité la pire qui puisse arriver à un gruyérien, c'est de devoir se faire raser la barbe lors d'une opération. Il lui faut de longues heures, voire de jours de réflexion pour se convaincre de la nécessité de l'opération qui va lui faire perdre la marque qu'il croyait indélébile.
Ce gruyérien m'a autorisée à le photographier, et c'est avec fierté qu'il a posé pour moi ! |
La canne :
La canne est également un élément du costume traditionnel : on ne peut se déplacer sur les raides alpages sans s'aider de sa canne. Le vacher l'emporte même sur terrain plat, ce qui peut s'expliquer lorsqu'on atteint un âge vénérable !
ce qui m'étonne le plus, ce sont les petites manches bouffantes :-)
RépondreSupprimermerci pour les explications!
Je n'arrive pas à m'habituer à voir ces manches sur une veste homme !
Supprimerdis donc ça fait quand même hyper nana ce petit gilet nan ? Il faudrait peut être leur dire.
RépondreSupprimerJe vais m'abstenir, je n'imagine pas que mon avis surpassera une tradition séculaire !
SupprimerLe costume dans son intégralité, j'ai un peu de mal, mais je trouve la chemise plutôt sympa... mais les femmes ne la portent pas, j'imagine ?
RépondreSupprimerLes femmes ont un autre costume, mais je ne l'ai pas vraiment examiné. Celles qui le portaient marchaient avec leurs troupeaux.
SupprimerJ'ai vu quelques femmes qui portaient cette chemise sur un pantalon, et des fillettes dont la robe avait été coupée dans le même tissu.
Savoir que le tabouret avec un pied s'appelle un botte-cul rajoute du piquant...
RépondreSupprimerEn effet, merci pour cette précision, j'ai appris quelque chose !
SupprimerMerci de toutes ces explications qui permettent de mieux connaître la culture de nos voisins.
RépondreSupprimerLeurs chemises sont magnifiques, ils ont raisons d'en être fiers.
le costume a un joli nom c'est le bredzon et celui des femmes le dzaquillon
RépondreSupprimerMerci pour ces précisions. Je ne connaissais pas le nom du costume féminin. D'où es-tu ?
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