lundi 30 janvier 2017

Dysphasie, comment faire ?


Un enfant muet pendant les cinq premières années de sa vie. Il parle du regard, se fait comprendre par gestes et comprend ce qu'on lui demande. Seules les voyelles ont le droit de s'extraire de sa bouche. Tout son entourage fait des propositions face au contexte : "a". "Que veux-tu ? une tomate, la table, une banane, du fromage..." Nous étions devenus très forts à ce jeu.

Les consonnes sont arrivées avec l'apprentissage de la lecture, à 5 ans, à l'aide d'une méthode gestuelle. Puis l'école (privée) m'a fait savoir que mon enfant n'y avait pas sa place et qu'il fallait trouver une autre solution. Heureusement, j'avais devancé la directrice et décidé de lui faire l'école à la maison. Nous avons travaillé six ans, suite à quoi il a été à nouveau scolarisé avec un an de retard seulement ! Aujourd'hui il est dans une classe à tout petit effectif et poursuit ses progrès.

Si je vous raconte ma vie, ou plutôt sa vie, ce n'est pas par nécessité, mais parce que j'ai mis par écrit toutes les étapes du travail que j'ai effectué avec Augustin. J'ai envoyé mon manuscrit à une maison d'édition spécialisée. Elle l'a refusé au motif que les livres que je cite ont été édités par d'autres éditeurs et que les illustrations doivent être faites par leurs illustrateurs propres (en réalité je n'ai que des photos qui sont indispensables pour comprendre la méthode, et pour peu qu'on cite correctement les auteurs, il n'y a pas de soucis à prévoir avec les éditeurs concernés). Je ne ferai aucun commentaire, ce genre de propos n'en appelle aucun. J'aurais pu écrire un livre-témoignage racontant tout mais ne disant rien, il aurait été édité mais sans grand intérêt.
 

Estimant dommage de garder pour moi ce qui peut être une aide pour d'autres, j'ai décidé de le proposer en téléchargement à partir de mon blog. J'espère sincèrement pouvoir aider des parents qui se trouvent désemparés devant la situation qui leur est infligée. J'en ai entendu des "votre enfant ne pourra pas suivre au CP ; il ne jouera jamais de la musique, ne pourra pas lire les notes ; quant à apprendre les tables de multiplications, c'est inutile, vous perdez votre temps ; il chante sur une seule note, acceptez-le ; pourquoi lui faire apprendre les conjugaisons puisqu'il ne reconnaît pas le verbe, qu'il ne connaît pas leur sens et qu'il ne parle qu'au présent ; vous feriez mieux de lui faire passer des tests de QI, comme ça, si les résultats sont vraiment mauvais (ce qu'ils seront), il aura de la chance et pourra être pris en charge ..."

 
Vous, les parents d'un enfant dysphasique qui avez entendu les mêmes rengaines, qui ne pouvez compter que sur vous-même parce que l'entourage ne comprend rien aux dysphasiques, gardez confiance, armez-vous de patience, et travaillez inlassablement avec votre enfant : avec une bonne prof de chant, il chantera ; avec un bon prof de musique, il jouera d'un instrument ; avec le temps il parlera à tous les temps et saura du coup conjuguer mieux qu'un autre ; avec de la répétition il connaîtra ses tables de multiplication, en travaillant plus qu'un autre, il pourra retenir ses cours de sciences, d'histoire ou de géographie.

Courage, avec de la patience on nivelle les montagnes et on comble les ravins.

Le livre "Comment j'ai aidé mon enfant dysphasique" se trouve en cliquant en haut de la colonne de droite du blog sur l'onglet "Pour accéder au livre" ou ICI.

 
Ce livre n'est pas libre de droits, il est le fruit d'une dizaine d'années de travail. Les citations seules sont autorisées avec mon nom et le nom du blog.
 
 

L'agenda ironique de février

L'idée vient de carnet paresseux. Trop paresseux pour écrire des textes, il a fondé "l'agenda ironique", ironique parce qu'il faut le rechercher mois après mois, étant un agenda de transhumance. Le blog élu pour héberger l'agenda pendant une période mensuelle doit proposer un thème et un délai pour déposer les textes en lien dans ses commentaires. Une fois les textes réunis, le blogueur ouvre les votes, les lecteurs lisent les textes, choisissent parmi les merveilles proposées celui ou ceux qui ont ses faveurs. Lors d'un deuxième vote ils décident quel blogueur aura la joie d'héberger l'agenda ironique le mois suivant.
 
Comme chacun sait, le mois de février est bancal avec ses 28 ou 29 jours, c'est pourquoi l'impermanence n'est pas un rêve a d'ors et déjà établi les règles du jeu pour le deuxième mois de l'année.
 
Il s'agit de faire une critique littéraire d'un livre,
Que vous l'ayez lu ou pas.
Qu'il existe réellement ou pas.
Qu'un livre intrus se soit glissé distraitement dans le lot.
Que vous rêviez de l'écrire ou pas.
Ou qu'il soit, peut-être encore soigneusement conservé dans quelque bibliothèque secrète ou interdite.
 
Clôture : dimanche 19 février à minuit. Les textes auront été déposés dans les commentaires, ou directement à l'adresse mail suivante : jo.bougon(@)Hotmail.fr.
Les votes seront ouverts du 20 au 26 février, et les résultats proclamés le 27.
 
A vos plumes !
 

vendredi 20 janvier 2017

Faire son choix

Faire un choix n'est pas chose facile. D'ailleurs, pour certains, c'est si compliqué qu'ils finissent par ne choisir jamais et par hésiter toujours (CLIC). Pour ma part, je déteste hésiter, j'ai l'impression de perdre mon temps. Par habitude, je sélectionne le pire que je mets de côté, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il ne reste que le meilleur. J'affectionne particulièrement cette technique, parce qu'elle a le mérite d'être rapide et catégorique.
 
Oui mais...
 
Il est des cas où ce critère de choix ne peut servir. Par exemple : vous avez devant vous une liste de noms et il vous appartient de choisir parmi toutes les personnes (12), celle qui deviendra votre professeur de flûte. Cornélien...
 
Monsieur Alphonse à qui je faisais part de mon mode de sélection m'a répondu qu'il était imparable... Voyons ce que vous en penserez :
 
J'ai commencé par écarter d'emblée toutes les femmes. "Tu comprends, ai-je dit à Monsieur Alphonse, avec une femme on finit par papoter au lieu de travailler. Quoi, vous avez six enfants, racontez-moi, et pour cela la demi-heure passe à un rythme endiablé, mon enfant ne dort pas, et l'autre, à l'école, etc..." Donc j'ai retenu les hommes. Il restait trois noms sur ma liste. J'ai examiné les prénoms, mon choix s'est porté sur celui qui me plaisait le plus. Méthode imparable.
 
Après un échange de mail et un échange téléphonique, je débute mon premier cours la semaine prochaine. Je vous dirai si mon mode de désignation a été judicieux.
 
 

lundi 16 janvier 2017

Un tableau, une histoire (22)



Quel livre a-t-il choisi ce soir pour me faire la lecture ? Après "Guerre et Paix", je souhaite quelque chose de plus facile. Oh, c'est l'album photo dans lequel il a collé toutes nos photos du début de notre amour. Mais oui, j'oubliais, c'est notre anniversaire de mariage. Déjà 12 ans... Et depuis 12 ans, sans exception, il m'a lu quelques pages tous les soirs. Je me souviens de la nuit que nous avons passé sur quelques contes des mille et une nuits. Il lit si bien, il a un talent fou. Ce soir il va me raconter notre rencontre. Je me demande comment il va broder autour de notre si belle histoire...
 
 

vendredi 6 janvier 2017

2017

Voilà seulement six jours que 2017 a débuté, si les 359  jours qui restent sont à l'égal des 6 premiers, je bénirai cette année 2017 !
 
Après un réveillon très paisible fait de jeux de sociétés et de canapés à composer à son goût, nous avons quitté l'année 2016 pour entrer avec fracas dans 2017, quelques pétards ayant été la cause de ce bruit.
 
Albert et moi avons révisé pour nos examens respectifs, moi le jour, lui la nuit. En arrivant pour prendre notre petit-déjeuner, la chaise était encore chaude.
 
Mes révisions ont été émaillées de visites de voisins qui venaient nous souhaiter une belle année, et accessoirement (pour certains) pour contempler le fruit de nos travaux (le travail  du torchis, les sols, la cuisine nouvelette).
 
Mes examens ont été réussis, mais qu'est-ce que j'ai pu pester (en 2016, je n'ai plus d'occasion de râler en 2017 !) contre l'administration qui ose fixer des examens un 3 janvier.
 
La femme de ménage de l'université a montré une joie surprise devant mon petit paquet de chocolats suisses emportés juste pour elle. Cette femme est incroyable, j'aime beaucoup sa philosophie de vie. Elle est bonne, sereine, rayonnante.
 
Le menuisier est venu procéder aux finitions de la cuisine, la dernière poignée manquante est aux bons soins de la poste (j'y crois, nous sommes en 2017).
 
J'ai rencontré une dame italienne tellement gentille que ça vous arrache des larmes !
 
Hier, j'ai poussé la porte d'un salon de coiffure, absolument au hasard, j'ai été prise en charge par un jeune coiffeur très compétent, je suis sortie ravie de ma nouvelle coupe de cheveux.
 
Je sors d'un rendez-vous chez le banquier. Notre nouvelle banque (la Caisse d'Epargne) qui nous ouvrait grand les bras en janvier 2016, nous a causés plus de soucis en 12 mois que la Société Générale n'avait pu le faire en 10 ans. Personne n'a jamais pu procéder au virement du montant demandé : ce n'était pas la bonne somme, ni le bon compte, ni la bonne date. Le carnet de chèque commandé trois fois ne nous est jamais parvenu (trois exemplaires attendaient dans un tiroir à l'agence)... Je vous passe les soucis et les déboires. Nous avons dû contacter le directeur pour être satisfaits, par chance il nous avait donné sa carte. Bref, c'était plus qu'insuffisant.
 
Et puis, nous avons reçu le nom d'un nouveau contact. J'ai pris rendez-vous, il m'a reçue ce matin. J'avais prévu d'y faire un siège s'il ne me donnait pas satisfaction. Il a été charmant, compétent et complaisant. Et puis, je ne sais pas comment j'ai présenté les choses, mais il m'a présentée à un de ses collègues comme étant une amie du Directeur ! Je n'ai pas eu le cœur de le contredire... A partir de maintenant je sais qu'il sera diligent, d'autant plus qu'il sait que j'ai l'adresse mail de son supérieur !
 
Pour en revenir à mon introduction, ne vous émerveillez-vous pas avec moi de voir ce cumul de choses exceptionnelles en à peine 6 jours ? Je vous (et je me) souhaite une année 2017 se poursuivant sur cette lancée... Quelle vous soit une année de grâces et de bienfaits.
 
 

jeudi 5 janvier 2017

Espèces d'espace (l'agenda ironique)


Carnet paresseux nous propose (CLIC) un truc compliqué à base de texte, d'écriture, d'agenda ironique, de mots, de thème, de sujet, de scrutin, de vote, et bien entendu de délai. Voici ma contribution.

-          Tu as touché mon coude.

-          Tu es sur mon espace.

-          Absolument pas, et d’ailleurs ton pied devrait être sous ta chaise.

-          Je ne peux pas, le chat s’est installé exactement sous mon siège.

-          Enlève-toi, tu n’as pas le droit de dépasser cette ligne.

-          Non, tu te trompes sur toute la ligne, il faut la déplacer de trois centimètres. Et puis, où as-tu pris ce ruban vert ? Dans ma boîte à trésors ?

-          Regarde ta main, tes doigts s’étendent, telles des tentacules pour traverser la frontière. Il faut que tu imagines qu’un mur se dresse exactement sur ce ruban. Interdit de dépasser. Rentre ton coude, rentre tes doigts.

-          Attention, tu vas renverser le bouquet de mimosa.

-          Tu ferais mieux de te consacrer à ton assiette et manger ton hippocampe.

-          N’importe quoi, où vois-tu un hippocampe ?

-          Tu n’as donc pas vu que maman a donné une forme d’hippocampe à ce gâteau ?

La mère de famille, épuisée, coupe court à ces luttes incessantes entre ses enfants, chacun voulant tenir, durant tous les repas, son espèce d’espace qualifié de vital. Elle saisit les quatre coins de la nappe, ouvre la poubelle, la laisse tomber, et clame : « C’est terminé pour aujourd’hui ».