mercredi 25 février 2015

Politesse unilatérale

Vendredi matin, j'avais rendez-vous dans une université française pour organiser la suite de mes études, ma branche n'existant pas en Suisse. J'avais pris rendez-vous avec le Directeur de l'Institut il y a trois semaines : vendredi 20 février à 10.30 heures, à son bureau. Soit. Je calcule mes horaires, la petite course à faire préalablement, et finalement, je suis devant son bureau à peine passées 10 heures. J'en profite pour faire une petite visite au secrétariat, malheureusement la secrétaire était si efficace que je suis sortie trop vite de son bureau.
 
Comme il est d'usage dans les couloirs de l'université, je salue les gens que je rencontre... Vous imaginez sans peine que je n'obtiens aucune réponse des personnes croisées. Pourtant, je me trouvais dans le recoin de l'Institut. Soit.
 
J'avise la bibliothèque dont la porte était ouverte. J'entre en saluant la personne installée devant l'ordinateur. Pas de réponse. Je sors, et m'installe sur le radiateur du couloir. Il sort, je me présente et lui demande si je peux attendre dans la bibliothèque. Il marmonne des sons indistincts ce qui m'oblige à lui demander de bien vouloir répéter. "J'essaye d'appeler quelqu'un au téléphone, mais je n'arrive pas à le joindre." J'ai vraiment l'impression d'avoir débarqué sur une autre planète. "Puis attendre dans la bibliothèque ?" "Non, le cours va reprendre". Il attend qu'un collègue entre dans la salle pour lui dire à voix haute : "Je te confie la salle, surveille-là, je me sauve et je reviens". Je ris intérieurement, en me demandant ce qui a pu, dans mon attitude, lui faire imaginer que j'allais repartir avec des ordinateurs portables dans les poches.
 
Je reste au chaud sur mon radiateur, je regarde passer des gens, pas un ne s'arrête pour me proposer son aide. Soit. Le cours reprend, la porte de la salle se ferme. Je m'approche alors des panneaux d'affichage pour lire la liste des étudiants ayant passé leur examen avec succès, la liste des titres des mémoires en cours, bref toutes choses absolument passionnantes quand vous n'avez que ça à faire.
 
Un homme arrive, il est 10.27 heures. Il me demande si j'ai rendez-vous avec lui à 10.30, et sur l'affirmative, il me dit qu'il va s'installer dans son bureau, ouvre la porte, entre, et la referme. L'attente reprend. Enfin, à 10.37, la porte s'ouvre, il me fait entrer. Pendant les 5 premières minutes il me fait des compliments sur ma ponctualité, à tel point que j'en suis gênée pour lui : il a oublié de s'excuser pour ses 7 minutes de retard, et je ne peux m'empêcher de comparer la situation en Suisse où on s'excuse pour 30 secondes de retard... Soit.
 
Mis à part cet oubli, il est charmant, bien intentionné et me renseigne bien jusqu'à 10.48 heures, où nous sommes interrompus par un homme, puis quelques minutes plus tard par une femme. Il m'explique qu'à 11 heures une réunion fort importante va réunir plusieurs personnes au sujet de la préparation d'un colloque. Mais il ne sera pas dit que je ne poserai pas toutes les questions que j'ai préparées : je n'ai pas fait un tel trajet pour 15 minutes d'entretien et l'impossibilité d'obtenir des réponses. Tant pis, ils auront eu du retard pour l'organisation du colloque. Mais ça doit être l'usage...

 
 
 
 

7 commentaires:

  1. Hum... Rien qu'en te lisant, la situation m'énerve. Tu nous avais habitué à de tels délices de courtoisies suisses que cela fait tout drôle de revenir...en France.

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  2. J'avais lu un peu vite ton article, je me suis dit : "Mais non, ça n'est pas possible, ça n'est pas la Suisse, ça !". Effectivement...

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  3. Welcome ! Et encore, tu aurais pu aller prendre un petit café dans un bistro où on ne t aurait pas salué non plus, où on aurait mis un temps fou à prendre ta commande, où on t'aurait apporté ton café en faisant la tronche, où tu aurais demandé un verre d eau qu on aurait fini par t apporter après moultes relances. Le tout sans un sourire, ni merci ni au revoir ... Heureusement la beauté de Paris fait oublier toutes ces déconvenues ... Bref c est une honte !

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  4. J'ai eu tort de venir te lire : après avoir passé 30 mn en début d'après midi à poireauter pour déposer mon véhicule au garage et à récupérer le ridicule machin de courtoisie dans lequel nous allons nous entasser en attendant la réparation du 9 places, je sens la moutarde me monter à nouveau au nez.
    Les gens en retard sont des preneurs d'otage...
    La politesse étant l'art de se gêner pour ne pas gêner les autres, peut être les dérange-t-on ?

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  5. Alphonsine, si je ne savais pas que ce n'est pas possible eu égard aux domaines d'études, j'aurais crû que tu avais eu rendez-vous avec un certain directeur de ma connaissance...

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  6. Oui, je confirme, il y a un style "universitaire français" assez... flippant !
    Je ne sais pas si j'aurais eu ta patience...

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  7. Ah bah oui Alphonsine, c'est a joie des universités françaises : des gens très occupés, très importants, très peu ponctuels et qui n'ont pas le minimum de savoir vivre, ils n'en ont pas besoin car ils considèrent appartenir à l'élite. Et je ne rigole qu'à moitié.

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