mercredi 6 juillet 2011

Les prénoms des enfants

Alphonsine a manifestement autant de soucis avec l'âge de ses enfants, qu'avec leurs prénoms.

Une mère connaît les prénoms de ses enfants : Elle a passé du temps pour le choisir, discuté à perdre haleine avec son mari pour trouver le prénom faisant l’unanimité. Lorsqu’on est deux, l’unanimité semble facile à trouver… et bien non, c’est plus difficile encore que les négociations internationales. Enfin, ça y est, le bébé est né, il est nommé, tout peut commencer.

Et c’est à ce moment-là que tout flanche. Impossible de ne pas se tromper. Pour le premier, les choses sont encore à peu près faciles : les parents sont jeunes, alertes d’esprit, l’erreur est rarissime. Voilà que le second arrive. Pour peu qu’il ne soit pas du même sexe que l'aîné, les parents s’en sortent assez brillamment, à tel point qu’ils se glorifient intérieurement de leurs capacités exceptionnelles.

Et puis, cette assurance leur devient fatale avec l’arrivée des bébés suivants. Un jour, c’est l’horreur : il y a eu erreur sur le prénom. On redouble d’effort, on réfléchit avant de parler, on tourne sa langue 7 fois dans sa bouche, mais en cas d’urgence la langue finit par faire des nœuds et c’est le mauvais prénom qui est clamé à tous vents. Inutile de nier, il y a faute grave. En effet, quoi de plus dramatique pour un enfant d’être confondu avec son frère ou sa sœur !

Alors oui, je dois être une mauvaise mère. Parce qu’une bonne mère n’inverse pas les prénoms de ses enfants lorsqu’elle les appelle. D’ailleurs, je ne comprends pas pourquoi les enfants s’offusquent dans la mesure où ils ne répondent de toute façon pas lorsqu’on les appelle !!!

mardi 5 juillet 2011

Sac de piscine

J'avais un cadeau à faire à une personne qui va souvent à la piscine. J'ai voulu changer un peu de mes sacs-sceau, et lui proposer un sac tout en éponge. J'ai fait un petit tour chez IKEA, et je suis revenue avec des serviettes de différentes tailles :

- Serviette essuie-main (30x50)
- Serviette (40x70)
- Drap de bain (100x150)

(Sur la photo, il y a deux piles : par habitude, je fais généralement mes cadeaux en double pour avoir toujours un cadeau en réserve).


J'ai pris la plus petite des serviettes, je l'ai pliée en deux, j'ai posé une fermeture à glissière, et aux extrémités, j'ai cousu les deux poignées décousues sur ces deux serviettes. Puis deux coutures sur les côtés, et ma pochette spéciale savon liquide-anti-moustique-lait solaire était terminée !


La suite était aussi facile : j'ai cousu deux courroies sur la serviette moyenne en prévoyant des poignées. Puis coutures sur les côtés, et hop, le sac était terminée.


J'y ai glissé le drap de bain et la pochette.
Le cadeau est prêt, il suffit de l'emballer dans un joli papier.

lundi 4 juillet 2011

La place à table (troisième partie)

Côté parent, les choses ne sont pas plus aisées, il faut tenir compte de plusieurs facteurs avant de se décider. Généralement, on peut envisager deux méthodes :

Méthode anglaise :

On opte pour les extrémités de table. Ainsi, il est bien plus facile de surveiller l’ensemble des troupes. Le regard balaye la table d’un coup d’œil. On repère facilement le coude sur la table, la fourchette mal tenue, rien ne nous échappe, tout se voit. Mais on se trouve éloigné des deux enfants assis au milieu qui en profitent largement. Parfois on préfèrerait manger avec des œillères, une visière et des bouchons dans les oreilles, ce serait plus paisible.
Par contre, il ne faut pas espérer pouvoir communiquer avec son conjoint, il n’y a que peu de chance de se faire comprendre, on ne peut parler qu’en hurlant au-dessus de la foule que sont nos enfants. Il vaut mieux reporter à plus tard l’information importante à communiquer.

Méthode française :

Je pense que c’est la raison pour laquelle les français ont opté pour la place au milieu de la table pour les parents. Côté communication, c’est plus facile, même s’il vaut toujours mieux savoir lire sur les lèvres de son conjoint.
Cette méthode a aussi ses inconvénients : Si on regarde vers la droite, la partie gauche de la table nous échappe, si on regarde vers la gauche, la partie droite de la table nous échappe. Les enfants savent profiter de la situation, à moins qu’il n’y ait un accord parental au début du repas : tu surveilles à ta droite et moi aussi (à ma droite). Vous allez rire, mais l’idée me vient en vous écrivant. Je teste au prochain repas que mon mari prendra avec nous.

L’inconvénient majeur de ce choix est le travail  incessant qui consiste à faire passer le sel à droite, le pain à gauche, le sel à gauche (pourquoi ne pouvait-il pas se servir tout de suite), le pain à droite (pourquoi ne pouvait-il pas se servir en même temps que les autres ?) Les enfants ont ceci de particulier qu’ils ne peuvent se décider au moment où ce serait pratique. Ils ont soif, envie de pain, de fromage ou d’autre chose pourvu que ce soit de l’autre côté de la table.

Mais pourquoi les parents ne mangent-ils pas à part ? Je ne vois qu’une seule réponse à ce choix : sinon la maman fait deux repas du soir !

(Fin de l’aventure des places à table. Vous aurez compris qu’elle dure tant qu’il y a des enfants à la maison)

dimanche 3 juillet 2011

La place à table (2ème partie)

Je vous avais bien prévenus, le choix des places à table est un choix difficile, périlleux, dont l’équilibre doit être remis en question à tout moment sous peine de faire exploser la paix familiale. Le système le plus facile est le système démocratique. C’est d’ailleurs un bon moyen pour faire comprendre aux enfants ce qu’est la démocratie : tout le monde donne son avis, mais les parents imposent leur point de vue. Oui, je sais, les plus grands des enfants, déjà fort savants y vont de leur savoir pour nous expliquer avec force arguments et comparaisons qu’il s’agit plutôt d’une tyrannie ou d’un despotisme.  C’est là, que nous parents, ajoutons notre sagesse à leur science : « ça n’a rien à voir. Dans une tyrannie ou un despotisme, le tyran ou le despote décide sans interroger le peuple. Dans une démocratie au contraire, il y a vote, discussion, tout le monde peut donner son avis, mais le chef décide ».

Cette démonstration de politique générale étant posée, on en revient avec force au choix de la place de chacun. Alors, oui, la tyrannie a du bon : les parents décident, mais cela n’empêche pas les discussions, à moins de bâillonner le peuple (les enfants), mais c’est un peu délicat pour manger. Et puis, il faut sans cesse réajuster les affinités.

Après le rangement définitif des chaises hautes, nous avons opté pour le placement libre. Cela laisse libre court aux discussions, et je vous propose différentes versions :

  1ère version :
- C’est moi qui ai mis la table, c’est moi qui décide
- Tu décides pour toi, mais pas pour nous.
- Si, c’est moi qui décide. Lorsque ce sera ton tour de table tu décideras pour les autres.
- Hier, c’était moi de table, et je n’ai pas décidé.
- T’avais qu’à le faire. Tant pis.

Autre version :
-  C’est ma place.
- Oui, mais je suis arrivé le premier
- Non c’est pas vrai
- Si c’est vrai, t’étais pas là quand je suis venu
- Si, puisqu’il y avait ma serviette pour garder la place
- On n’a pas le droit de garder les places.
- Où t’as mis ma serviette ? Maman !!!!

Version suivante :
- Qui a décidé des places ? (parce que les serviettes placées dans les assiettes déterminent les places).
- C’est paman (Note du traducteur : chez nous, les termes de « paman » ou, plus rarement, de « mapa » désignent le couple papa-maman, selon le bon principe que l’éducation se fait à deux et que l’entité papa-maman ayant décidé d’une chose, il sera fortement impossible de les faire changer d’avis, du moins dans l’immédiat et avant tout changement de circonstance)
- Oui, mais moi je ne veux pas être à côté de papa.
- Si, tu as mangé tellement salement hier qu’il veut que tu sois à côté de lui.
- Mais moi je voulais être à côté de papa, et je ne peux pas à cause de toi. Je suis obligé d’être au bout, et il y a la barre, on ne peut pas s’asseoir normalement.

Version suivante :
- Je ne peux pas être assis à droite de quelqu’un parce que je suis gaucher.
- Et alors ?
- Ah non, je ne le veux plus à côté de moi, il est gaucher.
- Et alors ?
- T’as qu’à te mettre à sa gauche, et tu verras comme tu seras embêté par son coude.
- C’est bien ce que je dis : je suis gaucher, je dois être à gauche pour n’embêter personne.
- T’as qu’à apprendre à manger le coude baissé. Même les droitiers peuvent manger avec des gens à leur droite.

Autre version :
- Viens à côté de moi.
- Je ne peux pas, je ne veux pas être à côté de lui.
- Il a qu’à s’asseoir de l’autre côté.
- Non, il veut toujours être à côté de maman.
- Ah oui, c’est le plus petit, il ne peut manger qu’à côté de sa maman.
- C’est le chouchou.
- C’est pas vrai.

Je m’arrêterai là avec les versions. En tant que maman, je vous avouerai qu’il m’arrive de m’asseoir épuisée des trésors de patience et de diplomatie dont j’ai dû user avant de passer à table. Il y a à peu près autant de dialogue que de jours et de famille. L’imagination des enfants est féconde et fertile, même si on sent une certaine forme de répétition au fil des jours.

En réalité, les choses sont bien plus compliquées, parce qu’en plus du choix de la place des enfants, il y a le choix délicat de la place des parents à table.

(Affaire à suivre)

samedi 2 juillet 2011

La place à table (1ère partie)

Le choix des places à table avec les enfants est une histoire sans cesse renouvelée. On en parle encore sous la chaumière d’Alphonsine. C'est une histoire si longue qu'elle mérite d'être relatée en trois parties. Voici la première :

  1. Avec un enfant, les choses sont relativement aisées. La maman se rend vite compte qu’il est plus judicieux d’installer son bébé à sa gauche (dans la mesure où elle est droitière), ce qui évite au bras droit des contorsions avec la cuiller s’il était assis de l’autre côté.

  1. Avec deux enfants : Théoriquement, même avec des enfants rapprochés, au moment où le deuxième s’assied à table, le premier sait se débrouiller seul. Théoriquement, bien sûr. Parce que le premier, fier de sa position d’aîné, accepte mal l’arrivée soudaine du bébé à table, privilège dont il pensait pouvoir bénéficier toute sa vie ! Théoriquement aussi parce qu’il développe un raisonnement qui le tiendra toute sa vie : « si mon petit frère a ceci, il n’y a pas de raison que je ne l’ai pas ». Cela signifie : « s’il est nourrit de la main de maman, elle peut me nourrir aussi ».

C’est là qu’un déménagement devient providentiel : il faut profiter de ce temps pour modifier les places à table, et placer le plus jeune à gauche de la maman (si elle est droitière comme dans le cas numéro 1. Mais en général un déménagement ne provoque pas de changement de latéralité).

  1. Avec trois enfants on résout le problème de jalousie. Les deux premiers étant très complices, l’arrivée du troisième à table ne les dérange pas, dans la mesure où leur assiette est pleine. On remodifie le plan de table : bébé à gauche, deuxième à droite, grand en face.

  1. Avec quatre enfants, le rythme est désormais bien établi, et chacun se pousse d’une place, les grands ravis de s’éloigner de la main maternelle.

  1. Avec le cinquième, les choses se compliquent, parce qu’il y a moyen de se disputer pour les places non réservées aux petits. De plus, les repas pris en la présence du père provoque des cris hystériques de « qui veut être à côté de papa », c’est-à-dire tous les trois grands. On commence à instaurer le roulement.

  1. Au sixième, jeu des chaises musicales (avec une variante de ce jeu, puisqu’on bouge d’une place pour le bébé, mais on rajoute une chaise au lieu de l’enlever).

  1. Non, je n’ai pas testé le septième enfant, mais le septième point : il arrive un jour où le sixième a tellement grandi qu’il sait se débrouiller seul et qu’il n’a plus besoin de maman pour manger. C’est là que tout commence… ou se poursuit. On se dispute pour avoir telle ou telle place.
(Affaire à suivre)