Je suis à elle totalement,
pleinement, je m’ouvre et m’offre sans retenue, plein de confiance. Je l’ai
rencontrée le soir de son anniversaire. Elle était assise assez loin de moi. Là
où je me trouvais, j’avais du mal à la voir. Elle venait de souffler ses
bougies disposées sur un bavarois aux fraises. C’est alors que ses mains fines
m’ont saisi, m’ont palpé, caressé, puis on dénoué le nœud et défait le papier
qui m’enserrait étroitement.
Enfin, j’étais dans ses mains.
J’avais tant attendu ce moment. Jusque là, j’avais toujours été pris avec
rudesse, avec brusquerie. La seule fois où j’avais senti une telle caresse,
avait été le jour où j’avais été soulevé puis reposé dans un soupir.
Je rêvais de telles mains. Et ce
soir-là, lorsque j’ai senti ses doigts glisser sur mon corps et me caresser
avec tendresse, j’ai immédiatement su que c’était « elle ». Je l’ai
reconnue à ses mains. Elle m’a regardé avec des yeux attendris et émerveillés,
a approché son joli nez court pour me renifler, et a prononcé dans un soupir
suave : « Comme tu sens bon ».
Elle a ensuite défait l’élastique
qui retenait mes pages, elle a rabattu la couverture noire qui les protège, et
elle a eu le souffle coupé en caressant mes pages : « Le grain est
magnifique ».
Ce n’est qu’à ce moment qu’elle
me reposa un court instant pour remercier son mari : "Un Moleskine,
je suis comblée..."
Comme c est délectable et comme je me régale à lire ce texte si bien écrit ! Bravo Alphonsine ! Vivement la suite ...
RépondreSupprimerPétard à mèche c'est terriblement sensuel ! je rougis !!!
RépondreSupprimerPunaise, tu es chanceuse!
RépondreSupprimerMon dernier Moleskine m'a été offert par notre styliste nationale tu sais ;-)
Ah le Moleskine... soupir... j'ai poussé le vice jusqu'à avoir l'agenda, si, si...
RépondreSupprimer(Ecoute bien, je chuchote : "moi aussi !")
Supprimer