Aujourd'hui, j'ai fait deux choses absolument inouïes et totalement impensables pour moi : J'ai abandonné l'idée d'apprendre par cœur, et j'ai fait l'université buissonnière. L'une et l'autre m'ont donné des petits frissons.
La mémoire d'abord : depuis toute éternité (en fait, depuis que je me souvienne), je n'ai jamais su apprendre par cœur. Une poésie me donnait de l'urticaire, et je peinais des heures durant sur les mots qui n'avaient plus de sens à force d'être rabâchés. Par contre, apprendre un cours à restituer avec mes mots ne me pose aucun problème. Pour apprendre, je me fais des plans, des démonstrations, et hop, envoyé, c'est pesé.
C'est alors que j'ai été confrontée à une méthode d'examen tout à fait originale : le professeur nous a donné une liste de 12 questions réparties en 4 catégories. Nous devions préparer les réponses, les apprendre par cœur, et à l'examen il devait nous donner une question par catégorie. Ne croyez pas que ce soit facile : la préparation des réponses nous a demandé de longues heures de travail. La veille de l'examen, lors du dernier cours, il a repris toutes les questions une à une et nous a interrogés oralement. L'une de nous, toute jeunette, et étrangère de surcroit, a été capable de réciter par cœur des paragraphes entiers du catéchisme de l'Eglise catholique ou de la somme de théologie de saint Thomas d'Aquin. Moi pas. Mais elle m'a mis une pression incroyable.
Je suis rentrée pour apprendre. Une heure trente pour une page. L'horreur. Dix minutes plus tard je ne savais plus rien. J'ai passé ainsi plus de six heures à peiner sur les mots qui s'entrechoquaient dans ma tête. Hier soir, déprimée et constatant que je n'arriverai jamais à réaliser cette prouesse, j'ai changé mon fusil d'épaule, et j'ai décidé de reprendre l'apprentissage à ma façon. J'ai commencé par aller me coucher, puis je me suis levée tôt pour tout revoir. En trois heures, j'ai réussi à rattraper tout le temps perdu.
Oui, mais, j'avais certes mon examen à 11 heures, ce qui me permettait théoriquement d'étudier. Mais j'avais aussi cours de 9 à 10 heures. Je n'y suis pas allée. Pour la première fois de ma vie, j'ai séché un cours, comme les étudiants pas modèles qui révisent et apprennent au dernier moment. Je ne sais pas si j'ai des circonstances atténuantes, mais ce qui est certain, c'est que mon examen s'est bien déroulé !
Oui, mais, j'avais certes mon examen à 11 heures, ce qui me permettait théoriquement d'étudier. Mais j'avais aussi cours de 9 à 10 heures. Je n'y suis pas allée. Pour la première fois de ma vie, j'ai séché un cours, comme les étudiants pas modèles qui révisent et apprennent au dernier moment. Je ne sais pas si j'ai des circonstances atténuantes, mais ce qui est certain, c'est que mon examen s'est bien déroulé !
Hé bien, si ton examen s'est bien déroulé, c'est que tu as bien fait ! Et si en plus cette expérience t'a donné de petits frissons, c'est encore mieux.
RépondreSupprimerVraiment, je m'en serais bien passée : la veille j'avais eu un examen de philosophie qui m'a déjà donné du fil à retordre !
SupprimerTu t'en es bien sortie, bravo !
RépondreSupprimerSaches que tu as toute mon admiration en ce qui concerne le cours manqué : Je l'ai fait une fois à l'IUT : j'ai terriblement culpabilisé et... j'en rêve encore 8 ans plus tard ! Véridique !
Pour l'instant je n'en ai pas encore rêvé !
SupprimerIl fallait bien louper au moins une fois un cours pour être une VRAIE étudiante !! En tout cas bravo pour l'examen !
RépondreSupprimerIl fallait bien louper au moins une fois un cours pour être une VRAIE étudiante !! En tout cas bravo pour l'examen !
RépondreSupprimerA mon âge, une vraie de vraie ? Hip, hip, hip, HOURRA !!!!!
SupprimerOuf pour l'examen!
RépondreSupprimerMais c'est horriblement stressant tout ça!
Encore pire que stressant.
SupprimerAlphonsine, tu as tout mon respect de n'avoir jusqu'alors jamais séché de cours... J'avoue en avoir "oublié" quelques-uns, en avoir passé quelques autres dans le couloir devant la salle avec des camarades (nous n'avions pas vu que le temps de la pause était terminé, nous bavardions, le prof n'osait pas venir nous chercher ! ).. par contre jamais pour réviser, tu noteras !
RépondreSupprimerTant mieux si ton examen s'est bien passé.
En fait, j'ai une mémoire auditive. Si je veux bien retenir un cours, je me le récite. Donc, si je vais en cours, j'ai déjà fait un bout de chemin dans l'apprentissage !
SupprimerEt puis, il faut dire que l'ambiance est vraiment sympa. On travaille, on rigole, on mange des bonbons et on apprend des montagnes de choses passionnantes.
pas simple de s'affranchir parfois de certaines "obligations" alors que quand on les "dépasse" tout s'arrange !
RépondreSupprimerBravo tu assssssssures Ma Filo !
Aurais-tu été sanctionnée si tu n'avais pas retranscrit mot pour mot les réponses ?
RépondreSupprimer(bon pour le reste, je faisais partie de ses étudiantes qui séchaient les cours avant examens pour réviser dans l'urgence, et de toi à moi, je n'ai jamais eu des résultats aussi éblouissants que les tiens).
Bonjour,
RépondreSupprimerCe récit me fait penser à moi mais aussi à une technique de memorisation qui s'appelle (je crois ) "mind mapping". Pour mémoriser correctement un cours, il faudrait (comme tu as fait ) écrire avec ses propres mots les idées développées pendant le cours mais pas de manière lineraire ligne à ligne mais en schéma : le sujet du cours au centre de ta feuille et chaque nouvelle idée une branche. Quand une idée est issue d'une autre, la branche part de celle d'origine et non du "tronc" : le sujet.
J'explique très mal, désolée . Il existe des sites sur Internet qui expliquent cela, si cela peut t'aider à affiner ta propre méthode.
Une fois en examen à l'Université, j'avais tellement de pression que j'ai eu un trou noir en pleine épreuve ! C'est inquiétant quand tu t'installes pour l'examen, on te donne ton sujet, et là tu ne sais plus rien. Une tête vide... Pourtant c'était une matière où j'avais des connaissances depuis longtemps. Mais un blocage et tu as beau chercher, ta tête est vide de tout.
Je ne le souhaite à personne.
Et ce jour là, j'ai laissé tombé les méthodes du par coeur et fais confiance à ma mémoire auditive et émotionnelle (ce que l'idée que l'on me présente me fait ressentir ).
Bonne chance pour tes études et merci de ton partage.
Bonjour,
SupprimerMerci pour tes précisions. Je connais la méthode dont tu parles, elle a de nombreux adeptes, mais elle ne me convient pas du tout, mon regard se perd dans toutes les branches des étoiles qui partent du centre. Je travaille à partir des plans des cours. Mais tu as parfaitement raison de dire que chacun doit affiner sa méthode, et surtout s'y tenir ! C'est une valeur sûre.
Pour ma part, je me fais des résumés des cours, je les apprends, puis j'apprends les plans, et enfin je me raconte le cours, puis je le raconte (dans ma tête) à quelqu'un qui n'a aucune connaissance pour me forcer à simplifier et à assimiler les notions. Ensuite je suis capable d'expliquer n'importe quel point, soit avec un vocabulaire technique, soit avec un vocabulaire profane.
Dans quelle branche es-tu ?