Après une belle matinée et un pique-nique dans la forêt, Anatole, Ambroise, Augustin et moi sommes passés par le Supermarché pour y faire l'emplette de cartouches de stylo à encre. Je salue les dames de l'accueil et entre d'un pas alerte. J'entends "Madame, Madame", mais je ne me retourne pas, ayant bien compris que la cerbère de service (elle est toujours très désagréable) en voulait à mon sac à dos. Malheureusement, les enfants se sont retournés et m'ont signalé les appels.
- Oui ?
- Donnez-moi votre sac.
C'était dit d'un ton péremptoire. Et ça m'a agacée. La politesse aurait aidé à ce que je sois plus coopérante. Je lui ai répliqué que je n'avais pas l'intention de voler et lui ai lancé mon sac sur le comptoir.
- C'est le processus habituel.
- Je n'étais pas au courant, il n'y a pas d'écriteau.
Je cherche les cartouches avec Anatole, je réfléchis à la suite des évènements, me demande comment je vais faire à la caisse, si je vais envoyer la caissière chercher mon sac à dos contenant mon porte-monnaie à la caisse centrale. Mais je ne voulais pas la mettre dans l'embarras, j'ai décidé de me débrouiller toute seule.
Je rappelle les garçons, leur dit que nous allons quitter ce magasin où nous sommes si mal accueillis, je me dirige vers le comptoir et d'un ton très sec :
- Donnez-moi mon sac, s'il vous plait. Et j'espère que vous n'avez pas volé mon porte-monnaie.
Là, vous auriez vu la tête horrifiée de la mémère : elle était furieuse et m'a demandé de ne pas l'insulter !
- C'est pourtant ce que vous avez fait avec moi en me suspectant de vol dans le magasin. Je vais immédiatement vérifier que vous n'avez rien touché et que tout est en ordre.
J'ouvre mon sac, vérifie son contenu, clame que ça a l'air bon, et je tourne les talons. Mes garçons m'ont assuré qu'ils ne me connaissaient pas.
J'espère qu'elle ne me reconnaîtra pas, demain, lorsque j'irai acheter les cartouches d'encre avec Anatole !
Excellent ! Il m'est déjà arrivé de me distinguer dans des magasins, mais jamais de manière aussi brillante.... (et en général, après, je culpabilise et n'ose plus y remettre les pieds, mais c'est une autre histoire). J'espère que la brave dame est aussi peu physionomiste que moi... ou que ce sera son jour de repos... ;-)
RépondreSupprimerMoi j'espère aussi, mais sinon je lui expliquerai paisiblement que c'est très insupportable pour les clients d'être suspectés dès qu'ils mettent un pied dans le magasin.
SupprimerJoli ! Il est salutaire de rappeler aux vigiles (et autres) que le soupçon peut être réciproque, et qu'il est toujours vexant.
RépondreSupprimeret puis j'aime beaucoup la dernière phrase.....
C'est surtout qu'elle était désagréable. Lorsqu'on me demande poliment si je peux déposer mon sac avec les excuses d'usage, je suis normale ! Il faut dire aussi qu'après deux ans de vie en Suisse où on vous considère comme honnête, j'ai un peu de mal à tomber dans l'autre catégorie.
SupprimerExcellente idée. Je me permettrai de plagier (sans citer mes sources, inutile de griller Alphonsine dans le pays entier) si ça m'arrive.
RépondreSupprimerMaintenant je n'ai plus qu'à souhaiter tomber sur une dame de la caisse centrale désagréable :) ...
C'est drôle, chez nous on demande au client sortant, en général poliment, de bien vouloir ouvrir son sac, pas au client entrant...
RépondreSupprimerCeci dit, je ne me prive pas non plus pour les remettre à leur place, les caissières / vendeuses / gérantes désagréables. Leurs humeurs doivent rester au vestiaire, et si leur job ne leur plaît pas, ou si le contact avec la clientèle n'est pas leur dada, qu'elles changent de métier, c'est aussi simple que cela. :)
Bravo Alphonsine ! Tu as très bien fait !
RépondreSupprimerMais j'adore, tu es top, j'imagine la honte de tes enfants, mais quelle classe...bravo, art j'imagine d'ici la tête du cerbère...il n'y a pas de petit plaisir dans la vie...
RépondreSupprimerAlphonsine, bravo !!!
RépondreSupprimerDans une situation similaire, ma mère (j'étais ado), a laissé son sac à dos (de ville pourtant) à l'accueil, a fait toutes ses courses (volumineuses), est passée à la caisse et au moment de payer, s'est excusée car ses moyens de paiement lui avaient été confisqués par le personnel du supermarché lors de son arrivée... est alors retournée chercher son sac, bloquant la caisse de longues minutes... le tout sans se départir de son sourire et en ayant précisé que si cela n'était pas possible, elle laissait là la marchandise et irait refaire ses courses ailleurs ! (pendant que je riais sous cape...)
De mon côté, c'est un vigile à la sortie de la ligne de caisse qui a demandé fort peu courtoisement à vérifier le contenu de mon (petit) sac à main alors que j'avais la poussette et Mr 1er bébé dedans... Je me suis exécutée en insistant lourdement sur le fait que je voulais prouver mon honnêteté et donc, j'ai entièrement vidé mon sac à main en bout de caisse, lui montrant bien tous les recoins, puis j'ai vidé les quelques courses faites du panier de la poussette en pointant tout sur le ticket de caisse, puis, j'ai montré les poches de la poussette... et j'ai fini par prendre Mr 1er dans les bras pour que le vigile puisse vérifier que je n'avais rien caché sous ses fesses (tout en proposant aussi d'ouvrir la couche "au cas où")... ensuite seulement, j'ai commencé à ranger mes affaires ! Dès que j'ai commencé à tout vider, le vigile m'a dit que non ce n'était pas la peine et j'ai insisté en disant que si, vu qu'il m'avait soupçonnée de vol, je me devais de bien lui montrer que tel n'était pas le cas ! La caissière souriait (visiblement, le vigile n'était pas très apprécié... et elle me connaissait depuis des plusieurs mois), les autres clients (dont certains me connaissant) aussi... et quand les jours d'après, je suis retournée faire mes courses dans ce supermarché, plus jamais je n'ai été embêtée par le vigile :-)
Excellent, j'ai hésité à faire de même, mais je ne voulais pas embêter la caissière.
RépondreSupprimerLorsque j'habitais Grenoble, j'allais toutes les semaines faire mes courses dans un discount avec mes deux plus jeunes enfants (un nouveau-né et un à peine plus grand). Dès que j'y mettais les pieds, le vigile me suivait, et se postait en bout de rayon pour m'observer dans deux allées à la fois sans bouger. C'était tout à fait insupportable, et je l'ai supporté durant plusieurs semaines.
Un jour, j'ai dit à la caissière (avec ma voix de stentor) et alors que le vigile s'était posté de l'autre côté des caisses : "Je ne savais pas que j'avais une tête de voleuse. Systématiquement, dès que j'entre dans ce magasin, je suis suivie par le vigile. C'est tout à fait désagréable. Il pourrait faire son travail plus discrètement parce qu'il commence à m'agacer. Pourriez-vous lui faire savoir que son comportement est très pénible ?"
Je ne l'ai plus jamais vu...