dimanche 17 juillet 2016

Le passeport périmé (5)


Une jeune fille se fait enlever en douceur dans un aéroport. Elle se trouve dans un magnifique château. Tout y est étrange. Voir l'épisode 4 ICI.
 
« Enfin, vous vous êtes fait attendre, mais vous voilà parmi nous. » Je me retournai et me trouvai face à un homme, grand, élégant, aux cheveux poivre et sel. Il devait avoir une cinquantaine d’années. Je regardai l’homme avec stupeur et tentai de prendre un air digne. Je me reculai de deux pas, posai mes escarpins sur le carrelage et les enfilai. Je senti des cailloux qui pénétraient ma plante de pieds, mais je ne me sentis pas le courage des secouer mes chaussures. En me relevant, je levai la tête, et le fixai avec effronterie : « Je vous prie de bien vouloir m’excuser, mais nous n’avons pas été présentés.
- Cela ne m’étonne pas. Veuillez me suivre.
- Ah non, il n’en est pas question, je ne bougerai pas d’ici. En voilà assez.
- Je vais demander à Manfred de vous conduire à votre chambre, puis vous nous rejoindrez pour le dîner ». Il tourna les talons et disparut dans une des pièces. C’était incroyable, une fois encore je me trouvai stupide, ayant manqué l’occasion de m’exprimer. J’aurais dû m’agripper à lui, lui intimer l’ordre de me renseigner, chercher à … Et puis en voilà assez. Je me baissai, retirai mes chaussures, les secouai sur le paillasson et les enfilai à nouveau, puis marchai en direction de la pièce où était entré l’homme. J’ouvris la porte : personne. J’entrai, c’était une salle à manger. La vaste table devait permettre à trente convives de se réunir autour d’elle. Je vis une autre porte, l’ouvris, et c’est ainsi que je fis le tour de tout le hall en passant dans les pièces en enfilade : après la salle à manger, le salon, puis un petit salon, puis une bibliothèque absolument somptueuse. Autour de la pièce courait une mezzanine. Deux escaliers en colimaçons permettaient d’y accéder. Mais je n’avais pas le temps de m’y arrêter. Je me retrouvai dans le hall. Où était donc passé cet homme ?

« Je vous en prie, c’est par ici, veuillez me suivre ». Manfred me précéda dans l’escalier magistral. Je le suivis. Nous gravîmes deux étages, arpentâmes un long couloir. Il ouvrit enfin une porte, me laissa passer, et dit « Le dîner sera servi à deux heures ». J’étais seule dans une immense pièce. Un lit à baldaquin sur la gauche, jamais je n’en vis un si grand. Des commodes, une magnifique armoire, de grandes fenêtres. Malheureusement il faisait nuit, je ne pouvais distinguer le parc. Je vis l’heure sur le réveil : une heure trente. J’avais donc une demi-heure pour me préparer. Je cherchai ma valise, je l’avais oubliée dans le hall. Malgré tous mes efforts, je ne pus ouvrir la porte : on m’avait enfermée. Le désespoir me prit à ce moment-là, et je réalisai pleinement que j’avais été enlevée et emportée dans un endroit tout à fait inconnu. Personne ne s’inquiéterait de moi avant trois semaines, puisque j’étais sensée être en vacances à l’autre bout du monde.

 
Je m’affalai sur le lit et me mit à réfléchir. Mais comme je n’arrivai à aucune conclusion, je songeai que si je devais être prisonnière, autant que ce soit dans un endroit luxueux plutôt que dans une cave humide. Je me mis donc à explorer ma chambre. L’armoire contenait des vêtements, tous à ma taille. Derrière une tenture, je trouvai un passage donnant sur une salle de bain. Je pensai que puisqu’on disait m’attendre pour dîner à deux heures du matin, et que de toute façon je n’avais pas sommeil, autant jouer le jeu de s’y préparer. Je me choisis une magnifique robe longue, pris une douche, me coiffai et maquillai. Il était près de deux heures. Machinalement, je me dirigeai vers la porte et l’ouvris, je me trouvai dans le long corridor.
 
A vous, lecteurs, de décider du destin de la demoiselle :
 
 

14 commentaires:

  1. qui sera présent au dîner? Y aura-t'il des convives baroques, sulfureux louches, ou tout simplement ordinaires? LE dîner aura-t'il lieu ou alors notre héroïne devra-t'elle repartir toujours en courant vêtue de sa robe de bal?????
    (Alphonsine, tu es le seul auteur qui s'inquiète des cailloux dans les chaussures,et qui pousse le souci du détail jusqu'à les enlever.)

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    1. Il y a des choses importantes dans la vie : les cailloux dans les chaussures en font partie !

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  2. Vite la suite ! Les 4 options sont bonnes et compatibles. Elle visite le chateau, puis Manfred la guide vers la salle à manger où elle retrouve l'homme aux cheveux gris.
    Mais où sont les autres filles ???

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  3. on va lui annoncer qu'elle est l'héritière d'une richissime famille ... Je sais j'ai besoin de vacances et surtout de gagner au loto pour réaliser deux trois projets qui m'obsèdent en ce moment ...

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    1. Je veux bien 10% de tes gains, j'ai également des projets obsédants en vue !

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  4. La porte, bouclée à clef à 1h et demie, s'ouvre à 2 h... serrure électrique ou personnel attentif ? Quelle aventure ! Je vote pour que la demoiselle aille manger un morceau, en espérant qu'il n'y aura pas de renard au menu.

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    1. J'opte pour le personnel attentif. Je te rassure, il n'y aura pas de renard, ta recette est arrivée trop tard, les plats étaient déjà prêts en cuisine. Je crois qu'elle va manger froid, elle ne peux pas être trop exigeante à 2 heures du matin.

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  5. Réponses
    1. Il faudrait que je relise l'histoire !

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    2. pour le château vide et mystérieux où sa chambre l'attend avec de somptueuses robes à sa taille :-)
      et puis cet homme qui peut être à sa façon aussi "une bête" :-)

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  6. J'ai voté, je ne dirai rien car tu sais ce que j'en pense...

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