Un cours de cuisine albanaise donné en français. Un cours de français sur fond de cuisine albanaise. Mon élève m'a gâtée de son plat, elle a appris à dire "oignon, épinard, farine de maïs, crème épaisse, saupoudrer, mouiller, huile, feu fort, mélanger, potager, four, couche, une fine couche..."
Je suis repartie avec le déjeuner et un plat dont je ne connais pas le nom... Voilà ce qui arrive lorsqu'on s'applique à ne parler que le français (enfin, j'aurais du mal à parler albanais !)
Pour la recette, c'est facile : elle me montrait les contenants pour que je puisse savoir de quel ingrédient il s'agissait. Elle me montrait les poids mais en précisant qu'elle ne "mettait pas tout". "Pi mal Daum" comme disent les allemands, "au pif" comme on dit en français. Tout était au pif, ce qui explique que ce plat n'avait pas le même goût que la fois précédente où elle me l'a fait goûter !
Ma joie a été à son comble lorsqu'elle m'a raconté (je la comprends de mieux en mieux, mais aussi elle parle de mieux en mieux) qu'elle voulait progresser en français, et qu'elle allait ensuite chercher du travail. Aujourd'hui j'ai constaté qu'elle prenait son cours vraiment à coeur. Ce matin, son mari lui chuchote : "Suzan, tu dors ? Alors si tu es réveillée, va chercher ton livre et apprends ton vocabulaire !"
A partir de dorénavant et pas plus tard que maintenant elle qui était déjà fantastique va devenir extraordinaire !
ça demande des savoirs déjà très complexes, expliquer une recette!
RépondreSupprimerC'est un tout petit peu plus facile lorsqu'on montre de ses mains. Mais tu as raison, ce n'est pas l'exercice le plus facile. Ceci dit, elle avait préparé son vocabulaire sur une petite feuille !
SupprimerEnthousiasmant ! ça fait du bien de lire ça !
RépondreSupprimerMerci Colette, et ça fait du bien de manger albanais lorsqu'on s'est contenté d'essuyer la vaisselle !
SupprimerMa grand mère avait le même type de proportions. A une variante près : elle disait, quand on lui lui demandait quelle quantité il fallait mettre : "tu vois bien!"
RépondreSupprimerEn revanche, ses plats avaient toujours le même goût d'une fois sur l'autre.
Sinon, je ne suis pas étonnée qu'avec des cours aussi vivants ton élève soit aussi motivée et progresse aussi vite.
Apprendre une langue en cuisinant... et en goutant les plats. Mais pourquoi n'y ai-je seulement jamais pensé ? A l'heure qu'il est, je serais polyglotte et grassouillet à souhait.
RépondreSupprimerJe rêve de trouver des cours de langue à travers la culture culinaire du pays. Je suis certaine que je comprendrais mieux. J'ai même déjà voulu écrire un livre sur la question, mais ce n'est pas mon domaine...
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