Ce magnifique oratorio a été
composé pour trois femmes, Béatrix (soprano coloratur), Adriana (mezzo), les clientes
et Fabiola (alto), la coiffeuse.
1. Allegro
Béatrix entre chez le coiffeur. Elle
demande une jolie coupe de cheveux afin qu’elle soit prête pour un rendez-vous
galant. Fabiola la félicite et entonne un aria « Il était une fois nous
deux ». Béatrix se joint à elle, c’est un duo très gai, plein de grâce, de
légèreté et de vivacité.
2. Andantino
Adriana, cliente qui attend son
tour, murmure en sourdine « Il était une fois nous deux », elle dit
son regret parce que personne ne l’attend. Dans un immense lamentato qui se
déploie en un crescendo très lent, elle dit sa souffrance parce que son mari
est mort en voulant rendre service, qu’à présent elle est seule, qu’elle ne
compte plus pour personne et qu’elle a dû dire adieu aux belles promenades
qu’ils faisaient ensemble dans « Le jardin du Luxembourg ».
Fabiola intervient dans ce triste
chant pour raconter que son mari s’est pris la vie la veille de Noël, que
depuis rien n’est comme avant et qu’elle vit mal sa nouvelle condition de
veuve. Elle chante d’une voix presque rauque dans un doux crescendo. La mezzo
vient la soutenir de toute sa souffrance, elle laisse passer une émotion
indescriptible. La voix de soprano flotte ensuite sur les autres. D’une voix
pure et souvent dissonante, elle fait ressortir la tristesse éperdue de la
situation. Dans ce trio larmoyant, les trois femmes pleurent les souffrances des
deux veuves.
3. Allegro
Ce mouvement débute doucement par
la voix de soprano : Béatrix propose de donner son numéro de téléphone à
Adriana et à Fabiola en leur enjoignant de l’appeler, le jour ou la nuit, au
moment où leur chagrin se sera fait trop présent. Elle les assure qu’elle sera
toujours disponible pour les écouter. « Ca va pas changer le monde »,
mais ça va vous faire du bien.
Fabiola remercie et propose à son
tour à Adriana de l’accompagner dans ses promenades et d’aller « siffler
sur la colline ». Adriana ne se sent plus de joie et se joint à l’action
de grâce qui s’élève. Cette fantaisie se chante avec fougue et brio. Les trois
voix sont brillantes et se terminent en une finale, une apothéose où triomphe
l’amitié.
*Oratorio des cheveux
coupés.
Texte écrit pour l'agenda ironique de mai. Il convenait d'écrire un texte musical avec, en toile de fond, "Quelqu'un m'a dit" de Carla Bruni. Cette chansonnette étant typique de celles qui passent dans les salons de coiffure, c'est tout naturellement dans un tel lieu que j'ai composé mon texte !
Merci à Joe Dassin pour ses titres de chansons.
Merci à Joe Dassin pour ses titres de chansons.
Un oratorio de salon de coiffure ! évidemment ! Raconté dans une langue admirable, titré en latin, et tressé de Joe dassineries. Pas la peine de couper les cheveux en quatre, je suis épaté ; maintenant, il ne te reste plus (obligé !) qu'à écrire vraiment le livret et à lancer les répétitions officielles. Le cd passera chez tous les coiffeurs, c'est sûr :)
RépondreSupprimerEcrire en baroque n'est pas donné à tout le monde...
SupprimerMagnifico ! Très drôle, enlevée, percutante, cette aria qui se transforme en trio, quatuor pour finir en chœur ! Je me joins à la chorale illico presto et comme dit le Dodo, j'achète le CD et je vais de ce pas prendre rendez-vous pour une coupe et un balayage afin de peaufiner les mesures pour ne rater aucune entrée ! Bravissimo !
RépondreSupprimerPour le CD, il faut cliquer en bas à droite !!!
SupprimerBellissimo, et sympathique. Moi-aussi, et de bon coeur, je me joindrai à ce chœur joedassinois.
RépondreSupprimerJe te ferai parvenir les partitions. Quelle est ta voix ?
SupprimerIl aurait aimé le Joe. Et moi j'aime aussi ces veuves eplorées qui chantent leur amour perdu. Ce n'est pas tiré par les cheveux. C'est tragique et joyeux à la fois. 😊 Bises alpines
RépondreSupprimerFigure-toi que c'est une histoire vraie. Elle m'a été contée la semaine dernière en des termes approchants. Il a suffit que je la mette en musique !
SupprimerVoilà que tu sors des sentiers battus. Vraiment, j'ai vu toute la dimension tragique de la scène, si tristement réaliste, sublimée par ce chant amical et quotidien. C'est très, très émouvant, en fait. Bravo Alphonsine, et pour le fond, et pour la forme!
RépondreSupprimerMerci !
SupprimerJe comprends maintenant ce que tu voulais dire ;)
RépondreSupprimerBon. Je me colle au mien dans la journée, il est à l'état de brouillon papier (19ème siècle, toujours...)et je le publie dans la foulée...
Ton texte évoque vraiment une pièce de musique, c'est très réussi !
Merci !
SupprimerJ'attends ton texte avec impatience.
Je suis très XIXème aussi, et tu le sais. Mais pour l'écriture, en général je compose dans ma tête, puis je mets le tout par écrit. Je modifie rarement mon texte une fois qu'il est écrit. Celui-ci fait exception...
Bravo Alphonsine ! Très original !
RépondreSupprimerJ'imagine que tout cela se passe dans un salon nommé Capil'air ;-)...
Et en plus tu devines le nom du salon !!!
SupprimerAh, quelle inspiration ! Vive les salons de coiffure ! :)
RépondreSupprimerMerci ! Mais ce n'est pas un lieu que j'affectionne particulièrement !
RépondreSupprimerHeureusement qu'il y a l'amitié pour ces trois femmes... un nouveau départ pour elles ?
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