ICI, je vous racontais mes projets de blague de premier avril. Sur demande incessante et répétée de mon lectorat, je me rends à vos désirs, et je vous explique TOUT ce qui s'est passé.
Lundi 26 mars :
J'emporte ma pieuvre ainsi qu'une punaise. J'entre dans la salle d'attente occupée par une maman que je connais à force de la rencontrer toujours à la même heure. J'ai dû lui expliquer que non, ce n'était pas une commande de l'orthophoniste, mais un cadeau, et même mieux, une surprise doublée d'une blague... bref comme le premier avril approchait et que les poissons nageaient, il fallait en déduire que c'était un poisson d'avril. Elle a bien ri.
Je retire mes chaussures (il y avait une spectatrice, il fallait que je montre que j'avais de bonnes manières), je grimpe sur une chaise, je tends mon bras au bout duquel mes doigts tenaient une punaise enfilée dans le cordon. Et là, désespoir, Monsieur Alphonse avait raison (c'est un peu rageant d'avoir un mari qui a toujours raison) : "Je ne pense pas que tu arriveras à l'enfoncer dans le plafond, à mon avis, c'est du béton recouvert d'un enduit, ou peut-être de quelques millimètres de plâtre, mais qui ne permettra pas de faire tenir ta pieuvre".
J'explique à la dame que mon mari a toujours raison. Elle me dit que non, certainement les hommes n'ont pas toujours raison, et qu'il me manque peut-être des centimètres, qu'elle est plus grande que moi et que si je veux bien, elle va tenter d'enfoncer cette punaise pour faire tenir cette pieuvre fort jolie au demeurant.
Elle veut grimper sur la chaise, se rétracte, retire ses chaussures (elle ne pouvait être moins bien élevée que moi), enfonce la punaise... et tout s'écroule... enfin la pieuvre et les poissons. Nous voilà à quatre pattes pour retrouver la punaise tordue qu'on ne peut laisser par terre.
Toutes les deux observons attentivement les murs, le plafond, les coins et les recoins de cette pièce, et elle me dit : "Pourquoi ne pas essayer de le fixer à partir de la bouche d'aération". Moi, je doute un peu, mais je lui dis que oui pourquoi pas, et je file dans ma voiture ranger la pieuvre avant que l'orthophoniste ne vienne dans la salle d'attente.
Mardi 27 mars :
J'arrive dans la salle d'attente avec de nouvelles idées. Monsieur Alphonse m'a chargée d'examiner la bouche d'aération, de mesurer l'écart entre les lamelles... J'attends qu'Augustin soit parti avec l'orthophoniste pour commencer mes études poussées. Cette fois je n'ai plus personne à impressionner, je garde mes chaussures. Je regarde, j'observe, je mesure, et je me rassieds.
Vendredi 30 mars :
Ca y est, c'est le grand jour. Monsieur Alphonse, fort occupé, prend malgré tout du temps pour me préparer une magnifique baguette. Je fixe la pieuvre sur la baguette, et je pars allègrement au rendez-vous.
J'introduis la baguette dans la grille d'aération, mais la lamelle prend une tournure fort vilaine comme si elle voulait se briser sous mes yeux. Je ne peux le supporter, je reprends mon bâton, je m'assieds, et j'attends près de la porte, la baguette à la main pour surprendre l'orthophoniste lorsqu'elle entrera dans la salle d'attente.
Enfin, elle arrive. Mais comme j'avais fermé la porte, ce que je ne fais jamais, elle s'est préparée à un évènement fort (elle me connaît bien !), et a ouvert tout doucement la porte. Elle a admiré sa nouvelle compagne, et convenu avec moi que le plus simple était de l'accrocher à la lampe. Oserais-je vous dire qu'elle a grimpé sur la chaise sans retirer ses chaussures ? Je n'ai pas pu m'empêcher de me demander si c'était pour ne pas que je vois que ses collants étaient filés...
Je suis bouche bée devant ta créativité à faire tenir cette pieuvre au plafond ! Et moi aussi, j'enlève mes chaussures pour monter sur une chaise s'il y a quelqu'un qui me regarde.
RépondreSupprimersuperbe création !! j'attendais aussi la suite de l'histoire !!
RépondreSupprimerMerci aussi à l'orthophoniste pour permettre cet échange plein de poésie, de créativité, d'humour !!
Ps : j'enlève toujours mes chaussures même si je suis seule ... suis normale ??