mardi 23 septembre 2014

La préhistoire et les temps modernes

Je vous l'ai avoué ICI, je me suis inscrite à l'université. En Suisse, n'entre pas qui veut à l'université. Il faut un baccalauréat (également appelé maturité), et s'il est français, il doit avoir été délivré avec une mention assez-bien au minimum.

Du fait de la prescription extinctive de la publication des notes du bac, je ne peux vous confier la hauteur de ma moyenne. Et puis quelle importance, puisqu'il est possible également de produire ses diplômes universitaires en y joignant un curriculum vitae qui aura pour fonction d'expliquer pourquoi il y a un "trou" entre votre dernier diplôme et votre inscription.

J'ai donc fait main basse sur mes diplômes, je les ai classés par ordre inversement chronologiques, protégés dans une chemise en carton de format A3 (en France les papiers sont encombrants), et confiés au secrétariat de l'université. J'y ai joints un CV mentionnant la rubrique : après ma démission de l'ordre des avocats, j'ai accueilli un à un, les six enfants qui sont venus agrandir notre foyer.

Quelques jours plus tard, j'ai eu un mail me demandant de donner mes notes semestrielles. C'est à ce moment-là que j'ai compris que j'appartenais à la préhistoire. Mes diplômes datent d'avant les accords de Bologne, à une époque où on écrivait ses devoirs à la main, et où on était interrogé sur des matières annuelles. J'ai légèrement frémi en me demandant si je pourrai passer la barrière de la commission, et c'est avec soulagement que j'ai reçu la confirmation de mon inscription. Les diplômes préhistoriques sont reconnus.

Mais la préhistoire me poursuit : à mon époque désormais révolue, on allait recopier son emploi du temps à partir du tableau d'affichage, on prenait ses cours en notes, et on n'entendait pas les bruits de clavier autour de soi, on ne passait pas son temps à fouiller les sites de l'université pour savoir où s'inscrire aux cours, comment trouver les renseignements, dénicher les documents, on n'avait pas d'adresse mail, on rendait des manuscrits et on faisait ses recherches en bibliothèque à partir de fichiers composés de petits bristols classés dans des tiroirs.

C'était la préhistoire. Heureusement, grâce à la tenue de mon blog, j'ai eu accès aux temps modernes, et je ne suis pas totalement désemparée devant la nouveauté !


11 commentaires:

  1. Il doit avoir été délivré avec la mention passable au minimum ...En même temps à moins de passable, ton bac tu l'as pas. Finalement à partir de 10, c'est une mention ( c'est ce que je dis aux parents qui râlent sur leurs enfants qui ont eu le brevet " sans mention" ) . J'adore les Suisses, toujours dans le positif ! C'est un pays qui te va bien.

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  2. meuh non tu n'es pas un dinosaure.... tu as acquis de la sagesse... ca vaut tous les google du monde!
    ;-)
    En tout cas, bravo pour ton inscription et bon courage pour toutes les recherches avec internet.... c'est sur, ça change de la bibliothèque!

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  3. Aujourd'hui, Emma a du faire de la géométrie sur un logiciel en ligne avant d'envoyer le résultat à sa prof ... prof qu'elle a quand même vu 2 heures cet aprem' ! Bienvenue dans les temps modernes !

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  4. Comme so j'ai tiqué sur la "mention passable" ; après réflexion, je pense que cela veut dire qu'il ne faut pas avoir eu son bac au rattrapage.
    Quel courage de te replonger dans des études ! J'ai dû me plonger en vitesse dans un minimum de droit canonique lors de ma nullité de mariage : j'aurais un feuilleton à te raconter en MP sur le travail des officialités ...
    J'espère que les universités suisses sont plus sérieuses que les françaises. Sinon un petit conseil après les années de fac de mes loulous : s'inscrire sur le groupe FB de sa promo pour avoir les dernières nouvelles ... et rester connectée jusqu'à 22h minimum. Nous sommes à l'époque de l'à peu près, de l'éphémère : les infos pour les cours (ou plus grave, les examens) peuvent être modifiées par l'administration quasiment jusqu'au dernier moment ...

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  5. Rectificatif : Je viens de corriger : il faut une mention assez-bien si on a fait de l'histoire en terminale, sinon une mention bien.
    Ici seuls 20 % des élèves passent leur bac. Ce sont ceux qui iront dans les grandes écoles et suivront une voie universitaire. Les autres intègrent une école professionnelle ou font un apprentissage.

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  6. En reprenant au bout de même pas 3 ans et tout en étant restée plutôt connectée, je peux déjà ressentir la préhistoire dont tu parles. Et encore, je ne reprends pas d'études ! Ma soeur, qui a 15 ans de moins que moi et sort tout juste de ses études, vit dans une autre civilisation que la mienne parfois !

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  7. Maaaa ! Je comprends mieux maintenant pourquoi les ados parlent des parent en disant "les dinosaures" !!!
    Merci d'éclairer ma lanterne !
    Toi au moins, grâce à la reprise d'études, tu vas être "dans le vent" !

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  8. J'ai fait mes études à la préhistoire également :-)
    Mais je suis familière de ce que vivent les étudiants d'aujourd'hui pour être de ceux qui "imaginent" et "mettent en oeuvre" ses systèmes informatiques sur lesquels ils vont ensuite pouvoir raler toute leur scolarité :-)

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  9. Je fais également partie de cette préhistoire.... Ca semble tellement plus facile maintenant. Mais peut-être que les résultats doivent être attendus en conséquence...

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  10. Ouh la la, je découvre que moi aussi je fais partie de la préhistoire ! Je prends un coup de vieux.

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  11. C'est le dossier d'équivalence qui m'a donné du fil à retordre. J'avais égaré ma licence, du coup je passais du DEUG à la maîtrise... je n'avais pas le relevé de notes du bac exigé, il a fallu compresser mon CV pour qu'il tienne en une page en restant cohérent... bref, l'inscription après ça, c'était de la rigolade (surtout quand on m'a demandé si pendant l'année universitaire j'allais vivre chez mes parents... ^^)

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