jeudi 11 août 2011

La chasse au trésor (1)

Il y a quelques années déjà, le mari d'Alphonsine (le mien, donc !) a eu une idée de génie : partir à la chasse au trésor, mais pas n'importe où, non, dans les ruines d'une ferme habitée par un de ses ancêtres (il fait de la généalogie à ses heures) dans un coin tellement isolé qu'il a été difficile à situer sur une carte.


 
Un matin, donc, il appelle ses descendants, leur demande de se mettre en tenue de chasse au trésor ("en sale" pour reprendre le terme d'un des enfants), de prendre un livre (pour tenir le coup dans la voiture), et d'être prêt dans les 10 minutes. Alphonsine, mise dans le secret dans un délai à peine plus large, avait eu le temps de préparer un pique-nique.

Arrivés à proximité des lieux, nous nous garons, hissons nos sacs à dos sur nos épaules. Mon mari prend une pelle ainsi qu'un curieux objet que les enfants tentent d'identifier pendant toute la durée de la promenade à travers la forêt.

Enfin, nous sommes à destination. Je clame à qui veut l'entendre (personne en fait) que puisqu'il ne s'agit pas de ma famille, je me sens exclue, et que je vais lire pendant qu'ils iront à la chasse au trésor, étant bien considéré que je veux ma part de bijoux malgré tout.

Et voilà 6 enfants enthousiastes, sac sur leur dos (ces sacs à dos sont des trésors à eux seuls : ils permettent de faire face à toutes les situations, puisqu'ils contiennent, outre un bazar innommable, une corde de 10 mètres de long, une lampe de poche, un opinel, un couteau suisse, des jumelles, un appareil photo, des talkies walkies), suivent leur père qui leur explique le fonctionnement d'un détecteur de métaux ! "Et ça peut détecter l'or, et les diamants ?"

Ha, ha, et les voilà à l'œuvre, chacun voulant promener la pelle du détecteur sur le sol de terre de la maison si ancienne qu'il n'en reste que quelques murs des fondations. Je me plonge dans mon livre, une oreille attentive à tout cri de victoire qui m'obligerait à aller admirer le résultat des recherches.

La troupe commence à se fatiguer, à se lasser de ne rien trouver. Ils voulaient tant mettre la main sur un coffre fermé de belles ferrures... Les lectures du club des cinq n'étaient pas encore si loin !

Et quand plus personne n'y croyait, des cris aigüs ont interrompu ma lecture. Je cours participer moralement à cette découverte, et c'est victorieux, qu'ils sortent de terre... une cannette de coca-cola ! Fou-rire garanti. Au moins l'appareil fonctionne, on continue avec une énergie nouvelle.

Deuxième hurlement, deuxième trouvaille. Cette fois, c'est un vieux seau rouillé... déjà plus d'époque, certes, mais relativement inutilisable malgré tout. Un vent de nostalgie passe : "Vos ancêtres se servaient de ce seau. Grâce à eux, vous êtes là aujourd'hui..."

La troisième trouvaille s'est faite en comité plus restreint, le gros de la troupe ayant eu envie de faire des cabanes. Mais les cris ont rameuté toute la famille... pour découvrir une pince à barbecue probablement oubliée par des bûcherons.

Nous avons ramené le détecteur de métaux à l'agence de location, elle ne nous servait plus à rien, nous étions bredouilles, les ancêtres n'avaient pas eu le temps d'enterrer leur trésor avant d'être chassés de leurs terres par les ennemis... mais ceci est une autre histoire.

2 commentaires:

  1. Vraiment épatante ta façon d'écrire... Merci pour ce moment de bon humeur. Bon vendredi !

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  2. Mince alors, la richesse d'alphonsine c'est pas encore pour aujourd'hui !!!

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