"Hector, veuillez vous arrêter ici, je vous prie".
Le chauffeur arrêta la voiture au bord de la route et coupa le moteur. Il n'avait reçu qu'une seule consigne de son patron : répondre à tous les désidératas d'Hubert. Pourtant, dans sa simplicité, il ne comprenait pas ce choix. Lui aurait continué à vivre normalement, et aurait incité son propre fils à faire de même. Mais le patron est le patron, il ne lui appartenait pas de le juger. Quand même, c'était curieux toute cette histoire. Lorsqu'Hubert était rentré de pensionnat, il se portait bien. Quasiment du jour au lendemain il se trouva abattu. Des examens médicaux, une batterie d'examens médicaux avaient diagnostiqué une maladie si grave que les médecins ne lui donnaient plus que quelques semaines de vie. De ce jour, la patron, complètement dérouté, avait donné carte blanche à son fils Hubert.
Hector essuya son front : il faisait chaud, et avec le moteur coupé et la porte arrière ouverte, il dégoulinait. C'est à ce moment-là qu'il réalisa qu'Hubert avait quitté la voiture. Il se retourna, vit la cravate et le chapeau sur le siège, le pantalon et la chemise derrière le siège passager, et les grosses bottes derrière son siège. Que se passait-il ? Et si Hubert avait sauté ? Et si... Brutalement Hector se mit à transpirer encore plus fort, mais cette fois c'était de frayeur et non plus seulement de chaleur. Hubert aurait-il voulu en finir avec cette vie et sauter dans le ravin ?
Hector n'osait pas regarder sur sa gauche. Pourtant il le fallait bien, il faudrait bien récupérer le corps et tout expliquer au patron. Il prit sa respiration, ouvrit la porte, sortit, et regarda vers le bas. Il ne vit rien. Forcément, avec tous ces rochers, il était impossible de découvrir un corps disloqué. Il scruta chaque recoin, tremblant de tous ses membres. C'est alors qu'il vit un petit animal bouger, sauter, puis courir. Ce n'était pas un animal, c'était un homme, c'était Hubert. Il courait vers le lac. Hector respira de soulagement, il failli en perdre l'équilibre.
Hubert se retourna, héla Hector : "Ohé, venez nager avec moi, je suis sûr que ce sera agréable". Hector fit non de la tête, il retourna s'asseoir dans la voiture, prit son journal et se plongea dans les faits-divers.
Très belle histoire qui permet d'espérer un mieux dans la santé d'Hubert...
RépondreSupprimerBonne semaine, Alphonsine.
Une belle preuve d'optimiste.
RépondreSupprimerOuf ! Hector peut être tranquille !
RépondreSupprimerMais qu'a donc Hubert ?
RépondreSupprimerHubert serait-il guéri ? Hector va pouvoir souffler...
RépondreSupprimerhydrothérapie.
RépondreSupprimerTu m'as tenue en haleine et je me prends à espérer que Hubert est en voie de guérison !
RépondreSupprimerUne belle histoire de liberté retrouvée. Quant à mon inconséquente, endettée et rêvant d'une nouvelle maternité, elle m'a été inspirée par une de mes relations. (Ici, ce serait inconcevable : la raison doit régner un minimum !)
RépondreSupprimerbien raconté... mais triste !
RépondreSupprimerbonne idée d'aller nager par cette chaleur!
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