J'aime les oignons, bien plus que le chocolat. Le chocolat me laisse indifférente, les oignons jamais. Je suis certaine que vous n'êtes pas non plus indifférents aux oignons. Il suffit d'un couper un pour en avoir la preuve !
Berne est la ville suisse qui est le plus sensible aux oignons. La capitale du pays en a fait une fête capitale qu'il ne faut manquer pour rien au monde !
L'origine de la Zibelemärit (foire aux oignons) remonterait à l'incendie de la ville en 1405. Les paysans des environs auraient aidé à remettre la ville en état, et en signe de reconnaissance, les autorités bernoises auraient autorisé les paysans à venir vendre leurs oignons à Berne.
En souvenir de ce fait, le quatrième lundi de novembre, la vieille ville de Berne se transforme en un marché avec des centaines de stands, entre la gare et la Bundesplatz (place du Palais Fédéral). Les paysans des environs, principalement du canton de Fribourg, viennent vendre plus de 100 tonnes d'oignons présentés sous forme de tresses, mais aussi des légumes, des fruits et des noix.
Des camelots profitent de ce grand marché pour y installer leurs stands habituels. Les puristes se lèvent dans la nuit pour arriver à l'ouverture, à 5 heures du matin. Les gens normaux se lèvent à heure normale (6 heures) pour arriver vers 8 heures à la gare.
Pour trouver son chemin en sortant de la gare, il n'y a rien de plus facile : il suffit de suivre le mouvement. Tout le monde se dirige vers le marché... et découvre les nattes d'oignons tressés. Les prix varient en fonction de la longueur (4, 8 oignons ou plus en hauteur, en général une rangée d'oignons jaunes et une rangée d'oignons rouges). Parfois, les paysans glissent quelques têtes d'ail au milieu des oignons. C'est plus pratique lorsque la ménagère veut se servir dans sa cuisine !
On peut aussi acheter ses oignons à l'unité pour les tresser chez soi, ou alors pour s'adonner à un bricolage de luxe : la création de personnages à base d'oignons. Exactement comme on le fait avec des marrons.
Si le collier d'oignons m'a bien amusée, je crois bien que ma préférence va au réveil qui allie à la foi le savoir-faire suisse et son souci de l'exactitude. D'ailleurs, à propos de savoir-faire, certains n'hésitent pas à le faire savoir en apposant une pancarte sur leur stand :
A côté des colliers d'oignons, on peut acheter des colliers de bonbons. Ils sont enfermés dans de jolis papiers aluminium de couleur. On les achète à l'unité ou par trois.
Et bien entendu, on les enroule autour de son cou, avec un collier d'oignons au milieu. C'est chic, à Berne, le quatrième lundi de novembre. Par contre, on prend soin de l'enlever dès qu'on quitte la ville ou qu'on passe au mardi !
Et devinez ce qui est proposé comme en-cas ? Facile, me direz-vous : soupe à l'oignon et tarte à l'oignon. Ce n'est pas que sur les stands et dans les restaurants que ce menu est à la carte. J'ai entendu une dame dire à son amie : "Chez nous il y aura une tarte à l'oignon pour le dîner".
Le vin chaud se consomme dès l'ouverture du marché, il réchauffe le corps et l'esprit ! En arrivant à 8 heures, il me semblait que c'était un peu tôt pour succomber... à 9 heures par contre, il était bienvenu ! Mais je n'aurais pas été un envoyé spécial très fidèle si je n'avais pas goûté aux tartines d'ail. Je peux vous assurer que les odeurs d'ail portent loin, très loin sur le marché. Différents stands en proposent, et c'est absolument succulent. Imaginez une tranche de pain sur laquelle on tartine une crème d'ail (ail, beurre, margarine, sel, poivre, épices). On ajoute de minuscules morceaux de tomates séchées et des herbes. On fait gratiner dans un four... et comme tout le monde goûte à la tartine d'ail, on n'a pas besoin de parler la bouche fermée, ce qui serait somme toute un peu difficile !
Outre ces mets traditionnels, on peut également s'offrir d'autres mets traditionnels comme les brioches de Saint Nicolas.
Au début de mon reportage, je vous ai promis des stands d'artisans. Il y en a de toutes sortes, et les articles proposés sont souvent magnifiques.
- Pour ceux qui auraient oublié combien il fait froid en novembre, ils peuvent se fournir en bonnets, gants, écharpes, il y en a pour tous les goûts.
- Paniers, mais c'est à déconseiller compte tenu de la foule compacte qui arpente les allées.
- Pots et autre vaisselle,
- objets sculptés,
- moules pour les biscuits à l'anis,
- thés
- trancheuse à saucisson,
- ours de Berne en bois sculpté ou en pommes de pin
Et surtout, un stand de lampes : les lampes sont à monter chez soi, elles sont faites de petits morceaux de plastique que l'on emboîte jusqu'à donner la forme voulue. Elles sont vendues avec une notice explicative, un câble et une ampoule. On peut aussi les acheter déjà montées, mais c'est plus cher, et surtout beaucoup trop encombrant !
Et enfin, pour que les enfants soient bien sages, s'amusent tout en amusant les passants, les parents attendris leur achètent des sacs de confettis. Les sacs sont vendus dans trois tailles, et proposent toutes les couleurs. On peut même ajouter le pistolet à confettis ! Les enfants aspergent les passants qui rient.
Lorsque le sac de confettis est vide, on passe au marteau. Le jeu consiste à taper sur la tête ou sur l'épaule des passants. Le marteau fait alors "poc" ou "puisch" selon le modèle.
Ce marché a un tel succès que les chalands peuvent avoir vendu tout leur stock à 10 heures le matin. Ils remballent et rentrent chez eux au chaud :
Il ne reste que les confettis qui seront aspirés le soir même.
Dès le lendemain la ville aura retrouvé son aspect habituel...
L'origine de la Zibelemärit (foire aux oignons) remonterait à l'incendie de la ville en 1405. Les paysans des environs auraient aidé à remettre la ville en état, et en signe de reconnaissance, les autorités bernoises auraient autorisé les paysans à venir vendre leurs oignons à Berne.
En souvenir de ce fait, le quatrième lundi de novembre, la vieille ville de Berne se transforme en un marché avec des centaines de stands, entre la gare et la Bundesplatz (place du Palais Fédéral). Les paysans des environs, principalement du canton de Fribourg, viennent vendre plus de 100 tonnes d'oignons présentés sous forme de tresses, mais aussi des légumes, des fruits et des noix.
Des camelots profitent de ce grand marché pour y installer leurs stands habituels. Les puristes se lèvent dans la nuit pour arriver à l'ouverture, à 5 heures du matin. Les gens normaux se lèvent à heure normale (6 heures) pour arriver vers 8 heures à la gare.
Pour trouver son chemin en sortant de la gare, il n'y a rien de plus facile : il suffit de suivre le mouvement. Tout le monde se dirige vers le marché... et découvre les nattes d'oignons tressés. Les prix varient en fonction de la longueur (4, 8 oignons ou plus en hauteur, en général une rangée d'oignons jaunes et une rangée d'oignons rouges). Parfois, les paysans glissent quelques têtes d'ail au milieu des oignons. C'est plus pratique lorsque la ménagère veut se servir dans sa cuisine !
On peut aussi acheter ses oignons à l'unité pour les tresser chez soi, ou alors pour s'adonner à un bricolage de luxe : la création de personnages à base d'oignons. Exactement comme on le fait avec des marrons.
Si le collier d'oignons m'a bien amusée, je crois bien que ma préférence va au réveil qui allie à la foi le savoir-faire suisse et son souci de l'exactitude. D'ailleurs, à propos de savoir-faire, certains n'hésitent pas à le faire savoir en apposant une pancarte sur leur stand :
Schweizer Hand Arbeit = Artisanat suisse |
A côté des colliers d'oignons, on peut acheter des colliers de bonbons. Ils sont enfermés dans de jolis papiers aluminium de couleur. On les achète à l'unité ou par trois.
Et bien entendu, on les enroule autour de son cou, avec un collier d'oignons au milieu. C'est chic, à Berne, le quatrième lundi de novembre. Par contre, on prend soin de l'enlever dès qu'on quitte la ville ou qu'on passe au mardi !
Et devinez ce qui est proposé comme en-cas ? Facile, me direz-vous : soupe à l'oignon et tarte à l'oignon. Ce n'est pas que sur les stands et dans les restaurants que ce menu est à la carte. J'ai entendu une dame dire à son amie : "Chez nous il y aura une tarte à l'oignon pour le dîner".
Tartes à l'oignon. Les plus claires sont pré-cuites. |
En boisson, le traditionnel vin chaud (vin additionné d'épices). Un régal, et vous noterez l'astuce suisse qui consiste à ajouter trois encoches autour du gobelet pour permettre de le tenir avec des gants en évitant tout glissement intempestif et regrettable !
Le vin chaud se consomme dès l'ouverture du marché, il réchauffe le corps et l'esprit ! En arrivant à 8 heures, il me semblait que c'était un peu tôt pour succomber... à 9 heures par contre, il était bienvenu ! Mais je n'aurais pas été un envoyé spécial très fidèle si je n'avais pas goûté aux tartines d'ail. Je peux vous assurer que les odeurs d'ail portent loin, très loin sur le marché. Différents stands en proposent, et c'est absolument succulent. Imaginez une tranche de pain sur laquelle on tartine une crème d'ail (ail, beurre, margarine, sel, poivre, épices). On ajoute de minuscules morceaux de tomates séchées et des herbes. On fait gratiner dans un four... et comme tout le monde goûte à la tartine d'ail, on n'a pas besoin de parler la bouche fermée, ce qui serait somme toute un peu difficile !
Les têtes d'ail qui m'ont servie ! |
Pour éloigner les vampires et les petites faims ! |
J'en ai eu le goût toute la journée en bouche, je n'ai pas vu de vampire ! |
- une assiette de "Hobel Käse". Ce fromage ressemble à du parmesan. Il est râpé très finement et ressort en petits tuyaux que l'on déguste avec du pain.
- des biscuits à l'anis
- du nougat de Montélimar !!! Ou de Suisse : ils en produisent de l'excellent en énormes tomes.
- du pain d'épices préparé spécialement pour le marché aux oignons. Vous retrouvez l'ours qui est l’emblème de Berne.
- de l'ail cru, et de l'ail fumé.
- des petits pains aux châtaignes.
- de la fondue. Et pour vous faire goûter le mélange que vous allez acheter, deux vendeurs sont installés aux deux extrémités du stand avec leur plaque électrique et leur caquelon. Vous prenez une pique en bois, vous y piquez un morceau de pain, vous le trempez dans le caquelon, et vous gouttez... puis vous achetez un sachet sous vide si vous êtes convaincu !
- Pour ceux qui auraient oublié combien il fait froid en novembre, ils peuvent se fournir en bonnets, gants, écharpes, il y en a pour tous les goûts.
- Paniers, mais c'est à déconseiller compte tenu de la foule compacte qui arpente les allées.
- Pots et autre vaisselle,
- objets sculptés,
- moules pour les biscuits à l'anis,
- thés
- trancheuse à saucisson,
- ours de Berne en bois sculpté ou en pommes de pin
Et surtout, un stand de lampes : les lampes sont à monter chez soi, elles sont faites de petits morceaux de plastique que l'on emboîte jusqu'à donner la forme voulue. Elles sont vendues avec une notice explicative, un câble et une ampoule. On peut aussi les acheter déjà montées, mais c'est plus cher, et surtout beaucoup trop encombrant !
Et enfin, pour que les enfants soient bien sages, s'amusent tout en amusant les passants, les parents attendris leur achètent des sacs de confettis. Les sacs sont vendus dans trois tailles, et proposent toutes les couleurs. On peut même ajouter le pistolet à confettis ! Les enfants aspergent les passants qui rient.
Lorsque le sac de confettis est vide, on passe au marteau. Le jeu consiste à taper sur la tête ou sur l'épaule des passants. Le marteau fait alors "poc" ou "puisch" selon le modèle.
Ce marché a un tel succès que les chalands peuvent avoir vendu tout leur stock à 10 heures le matin. Ils remballent et rentrent chez eux au chaud :
j'adore tes reportages, j'apprends des tas de choses ! (pourvu que je les retienne ... )
RépondreSupprimerTu me donnes envie d'aller faire un tour en Suisse. Tiens.
Viens quand tu veux, avec tes enfants si gentils ! Je m'arrangerai pour avoir quelques santons à admirer !!!
RépondreSupprimerDu chocolat à l'oignon ?
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup Berne, ses ours et sa rivière en contrebas. Dorénavant, j'aime aussi ses lampes en plastiques ! Aussi du Schweizer Hand Aarbeit ?
Un programme vraiment sympathique dis donc ! Ça fait envie et puis au moins les têtes d'ail là bas elles le font exprès, à Paris c'est tout l'année et sans excuses ...
RépondreSupprimerRassure-moi, il n'y a pas de bonnet tête d'ail à Paris ?
SupprimerChez Alphonsine, c'est encore mieux qu'un guide touristique ! On a envie de prendre le TGV vite vite pour venir te voir et apprécier aussi toutes ces bonnes choses. L'office de Tourisme t'a recrutée ? Non ? Ils ont bien tort. Tu fais excellemment bien l'article !
RépondreSupprimerMerci pour ce si joli reportage. On s y croirait et ca donne vraiment envie d'aller dommage que se soit si loin de chez moi. Bonne journée .
RépondreSupprimerLa prochaine aura lieu l'année prochaine... il reste du temps pour s'organiser !
SupprimerMoi aussi j'ai envie de prendre le train et de venir voir cette chouette Foire. On en a une ici aussi, mais je n'y ai jamais mis les pieds....
RépondreSupprimerJe trouve les colliers de bonbons fort seyants !
Merci pour ce reportage détaillé!
Il y avait une foire à l'oignon dans la ville près de laquelle nous habitions avant, mais elle ne valait pas celle là !
RépondreSupprimerCelle ci est magnifique, et ton reportage donne vraiment envie de braver le froid pour y faire un tour.
par contre, je proteste : chez nous on mange de la soupe à l'oignon et de la tarte à l'oignon sans aller au resto... Non mais ! C'est peut être mon côté demi lorraine ;)
Dans le canton de Bern, il y a une petite station de ski, dans la vallée d'Hasliberg (que mon père a appelée vallée d'Alisberg pendant des années, un peu dyslexique, mais on n'a jamais rencontré d'alice là bas) le patelin s'appelle Meiringen, c'est là que nous sommes allés chaque année pendant toute mon enfance, j'en garde un excellent souvenir.
Bon j'arrête d'étaler...
merci encore pour ces parfums suisses !
Quel beau reportage ! Merci beaucoup !!! Je ne suis encore jamais allée au Zibelemärit. Dommage ! Il faudra y remédier.
RépondreSupprimerHier j'ai préparé de la tarte à l'oignon pour notre repas de midi. J'avais donc un jour de retard.
Magnifique reportage ! Tu n'as pas l'air de t'ennuyer là-bas dis donc !
RépondreSupprimerformidable ce reportage! c'est vrai que les suisses ont un sens du détail qui force l'admiration! j'etais tres admirative des tas de bois devant les chalets!
RépondreSupprimerCette fête était pour moi, j'adore l'oignon! tu aurais une bonne recette de tarte à partager par hasard?:)
bizzz
Ah merci pour cette lecture régalifiante ! Quelle journée pittoresque !! Je connais les lampes "à monter soi-même", on m'en a offert une... et malgré le mode d'emploi, l'aide (4 personnes !), impossible d'y arriver. Dommage elles sont vraiment jolies !
RépondreSupprimerMerci encore et à bientîot
MarieDesAlpes
Bonjour Marie des Alpes !
SupprimerJe reconnais qu'il faut un coup de main pour trouver le sens des petits morceaux de la lampe, et que c'est moins facile qu'il n'y paraît. De plus, les morceaux ont tendance à sortir de leur emboîtement. Par contre, une fois qu'ils ont leur forme ils ne bougent plus.
Et ce qui m'a convaincu, c'est l'argument du vendeur : si la lampe est poussiéreuse, vous ressortez le câble, et vous la plongez dans votre baignoire ! Voilà un concept qui me plait.
Au final, une lampe longue durée au prix d'une lampe en papier !
Viens prendre un café chez moi avec tes morceaux, on la montera ensemble !!!
Bises,
Alphonsine
Génial ton reportage! Je ne pensais pas qu'on pouvait exprimer son tempérament d'artiste avec des oignons, les tresses bicolores m'ont convaincue du contraire!
RépondreSupprimer(quant à la tartine d'ail je te la laisse volontiers, l'ail et moi on n'est pas potes!)
Merci j'adore voyager comme ça,-en restant bien au chaud dans ma cuisine, pas folle-, et découvrir des coutumes pittoresques et amusantes.
J'aime beaucoup ton reportage de cette foire à l'oignon très pittoresque ! Merci de me faire découvrir la Suisse ainsi !
RépondreSupprimermoi j'aime ce pays tout est propre et en ordre !
RépondreSupprimermoi j'adore ce pays , tout y est propre et en ordre !
RépondreSupprimerUne journée aux petits oignons, à ce que je vois... ^^
RépondreSupprimerTu m'as rendue un brin nostalgique : j'ai appris à tresser les oignons avec mon grand-père, un beau souvenir.
(et gros coup de coeur pour les lustres, vraiment magnifiques)