Vous connaissez bien entendu le principe du trampoline : vous grimpez sur la toile, imprimez à votre corps un mouvement d'élan, et vous bondissez vers le haut. Vous atterrissez, vous remontez plus haut, vous rebondissez et vous recommencez. Vous pensez cesser, mais de rebonds en rebonds, il est impossible de s'arrêter net.
J'aime bien le trampoline, c'est amusant. Ce qui est moins amusant, c'est le trampoline virtuel, celui que la vie m'imprime lorsque j'emmène mes enfants en camp.
Mes garçons partent en camp en train de Paris. Facile lorsqu'on habite l'Alsace ! Sauf qu'il est impossible de laisser des enfants (même un peu grands) voyager seuls, parce que les trains ne sont plus fiables, et qu'il faut un adulte pour les aider à parer aux imprévus inévitables des voyages. C'est pourquoi je les accompagne à Paris, et que je suis angoissée, sachant que mon voyage va ressembler à un jeu de trampoline.
Jeudi dernier, c'est bien du trampoline que nous avons fait. Le voyage était donc particulièrement normal. Au départ, le TGV a été annoncé avec 5 mn de retard. Nous sommes donc arrivés à Paris avec 15 mn de retard. Nous avons foncé prendre le métro, par chance, la ligne 5 est directe jusqu'à la Gare d'Austerlitz... sauf que nous avons appris en arrivant à Bastille que la ligne était coupée. Nous avons fait un détour de 30 mn, avec 3 changements, mon stress avait atteint des sommets, je ne comprenais même plus ce que me racontaient les enfants (qui par chance ne savaient pas qu'il restait 10 mn à peine avant le départ du train, alors que sur le papier nous avions 1 heure 25 pour changer de gare !). Dans ces cas, les couloirs sont interminables, nous les parcourons chargés des sacs de camp (je porte celui du plus jeune qui porte la trompette d'Anatole), nous arrivons enfin sur le quai, exsangues, soulagés de rejoindre le groupe et le train qui n'est pas encore parti !
Fin du premier acte. OUF... Je remonte le quai en marchant lentement et en profitant de chaque moment de vacances que j'ai enfin méritées !
Ce matin, c'est Antoinette que je devais conduire à la gare de Sélestat. Heureusement, Antoinette est grande maintenant, elle sait préparer ses affaires, et je n'envisage pas un instant qu'il pourrait y avoir un couac dans notre court voyage vers la gare. Après quelques kilomètres, sur l'autoroute, elle me dit paisiblement "Oh zut, j'ai oublié ma bouteille d'eau". Je lui suggère d'en acheter une à la gare. "Et puis, j'ai oublié de préparer mon pique-nique". Je lui rappelle qu'il y a une boulangerie sur le trajet. "Et puis, je n'ai pas pensé à te demander un peu d'argent au cas où". Là, on commence le jeu du trampoline : je n'ai plus de monnaie dans mon sac à main.
Premier arrêt à la boulangerie. La boulangère trop aimable prend son temps pour aider le client devant nous à ranger ses pains dans son sac. Nous prenons un pique-nique.
Deuxième arrêt à la gare. Je cherche un distributeur. Il n'y en a pas. Oui, mais la poste est située juste derrière la gare, il suffit de traverser les voies par le passage souterrain. J'explique à Antoinette que je cours à la poste, et que je la rejoindrai sur le quai. Je cours donc, en tong (Rappel : ne jamais quitter la maison en tong même pour déposer un enfant à la gare). La poste n'a pas de distributeur, et d'ailleurs elle n'est pas encore ouverte, et il y a déjà la queue à l'extérieur. Les clients toujours serviables m'envoient à la Caisse d'Epargne située juste là-bas, au coin, à droite. C'est en effet très proche lorsqu'on n'a que ça à faire, sinon, c'est le bout du monde. Courir en tong n'est pas simple, et c'est même très fatigant. Ouf, j'y suis, mais un client y est avant moi et constate que le distributeur est en panne (le trampoline, toujours !). Nous entrons dans la banque, et cette fois, c'est tout bon. J'attends mon tour, je retire mes petits billets, je sors de la banque, je retire mes tongs, et je cours pieds nus, ce qui est incomparablement plus facile. J'arrive en haut des escaliers du passage souterrain de la gare pour entendre le haut-parleur annoncer l'entrée du train en gare. Je pousse ma carcasse à fond, et j'arrive devant Antoinette, les poumons vidées. Elle est hilare... Ô innocente jeunesse, que je vous aime !
J'enfile mes tongs et je retourne à la voiture, j'ouvre la porte à l'aide de la télécommande, laquelle quitte mes doigts pour se réfugier sous la voiture. Pas juste devant mes pieds, non, carrément au milieu (vous voyez le trampoline ?) Je me mets à plat ventre, mais mon bras est trop court. J'évalue la distance, et me dit que ce sera peut-être un tout petit peu plus facile par l'autre côté. Je me redresse, et c'est hilare que je contourne la voiture pour me baisser. "Laissez, Madame, je vais vous chercher votre clef". Un homme ayant vu mes déboires (seulement le dernier en fait) s'était précipité pour m'aider. Il y a vraiment des gens complaisants sur terre !
Je suis redescendue du trampoline et je suis rentrée à la maison. Cette fois les vacances commencent vraiment !
OUh la la ! J'imagine et je viens de vivre ce moment avec vous.
RépondreSupprimerJ'en ai presque le souffle coupé.
Les mamans ont bien besoin d'un temps de repos pour elle.
Je vous souhaite de bonnes vacances.
Il est bien possible que nous soyons très proche de vous dans les prochains jours.
Nous avons décidé de partir comme ça, si toute fois nous partons, et l'lAlsace est notre région de prédilection.
Bienvenue en Alsace, alors !
RépondreSupprimerSi vous voulez me contacter en privé, voici mon mail :
desnoeudsdansmonfil at gmail.com
Merci,
RépondreSupprimerJe n'hésiterai pas.
Et bien ! Tu as en effet mérité le repos pendant qu'ils seront loin...
RépondreSupprimerPas si vite Alphonsine, tant que les enfants ne seront pas rentrés de camp et que ce sera bien passé la séance de trampoline n'est peut-être pas terminée, faut pas rêver !... Non, c'est une blague, non prémonitoire ! Bonnes vacances.
RépondreSupprimerJe rebondis toujours... et la suite des emm... continue, cette fois pour notre location provisoire en Suisse. Ce sont des vacances peu détendues ! Mais au moins j'ai des choses à vous raconter !
SupprimerJe suis totalement admirative, tout en étant hilare devant mon écran !!! Les vacances sont en effet plus que bien méritées ...
RépondreSupprimereh bé, je ne connaissais pas la théorie du trampoline, mais j'ai connu des moments d'intense sueurs identiques... je compatis. En tout cas, j'ai eu l'impression de vivre tes 2 départs de camps comme si j'y étais! Quelle plume !
RépondreSupprimerMaintenant, place un peu au repos, à un rythme moins soutenu, à des horaires de repas plus souples, bref, l'été quoi !
Quels aventures ! Repose-toi bien pendant que tu le peux...
RépondreSupprimeroups, plutôt "quelles aventures"!!!
RépondreSupprimerJe me retrouve TOTALEMENT dans ta description, sauf que tu restes énigmatique sur ton humeur, moi dans ces cas là, je râle, je peste et je peux être assez désagréable, quitte à rire de moi après... Bonne vacances!
RépondreSupprimerJe m'imagine parfaitement les scènes ! Je persiste à ne porter que des tongs l'été et j'avoue que, si la marche m'est très aisée avec ce type de chaussures, la course est compliquée voire périlleuse ! Je ne parle même pas de pédaler sur un vélo... Résultat : je ne cours ni ne pédale l'été !
RépondreSupprimerExcellente réception à chacun de tes bonds en tout cas, mais émotionnellement usant pour le lecteur de te suivre à travers toutes ces péripéties ! Je vais aller me reposer du coup...
RépondreSupprimerOh ma pauvre, je suis épuisée rien qu'à te lire ! Qu'est-ce que c'est bien quand ils se débrouillent VRAIMENT tout seuls ...
RépondreSupprimerRemarque, ensuite, avec un peu de bonne volonté et l'aide de la CAF, des travaux en ville, de Pôle Emploi, on arrive presque à faire du trampoline toute seule comme une grande ...
Profite bien de tes vacances !
bouarf! ...raison de plus pour confirmer que moi non plus j'aime pô le trampoline!!! bonne vacances!
RépondreSupprimerLe vrai trampoline est sympa, j'aime bien. Mais le virtuel, non, pas du tout.
SupprimerBonnes vacances à toi aussi !
Hannn! Rien qu'à te lire j'ai senti mon stress monter...Bravo tout de même, parce qu'aucun n'a manqué le départ.
RépondreSupprimerTrès bonnes vacances à toi, tu les mérites
Je compatis ! La SNCF gagnerait à s'équiper de montres suisses...
RépondreSupprimerPour la course en tong, j'en ai eu un bref aperçu pendant les vacances : les enfants m'ont demandé de leur faire une démonstration de corde à sauter, en tong !